Tenante du titre, « Die Mannschaft » (l'équipe) domine aussi le classement FIFA et le football moderne depuis quelques belles années désormais. Dans un groupe où elle n'a pas le droit de décevoir, l'Allemagne demeure sous la poigne de Joachim Löw depuis plus de 12 ans. Le fin tacticien allemand peut se targuer de résultats peu anodins, sa formation ayant atteint au moins les demi-finales dans chaque compétition où elle était engagée depuis son arrivée, avec la récompense ultime qu'on connait en 2014.
Si elle veut conserver sa couronne, un exploit qui n'a été réalisé que deux fois dans l'histoire par l'Italie et le Brésil de Pelé à une toute autre époque, elle rejoindrait également en cas de succès le quintuple champion du Monde brésilien. Rarissime.
Pour ce faire, elle fera preuve comme souvent d'une homogénéité quasiment sans aucune faille comme l'atteste son parcours sans aucune faute dans les éliminatoires avec 10 victoires en autant de sorties et 43 buts marqués, ni plus ni mois par la même occasion.
S'appuyant sur des joueurs expérimentés comme Mesut Özil, Toni Kroos ou Thomas Müller (261 sélections à eux trois notamment), l'Allemagne peut confirmer sa victoire de l'été dernier en coupe des Confédérations déjà sur ces terrains russes, elle qui a toujours terminé première de son groupe depuis le Mondial 1990 mais aussi toujours été en demi-finale lors des quatre plus récentes éditions mondiales. Compétiteurs d'exception.
«La Verde» (la verte, la couleur des maillots mexicains) pointe désormais à une honorable 15e place au classement FIFA, elle qui reste sur 6 participations à la Coupe du Monde de suite où elle a incroyablement toujours été éliminée en 8e de finale. Si nombre de nations aimerait détenir ce palmarès, l'équipe pilotée par Juan Carlos Osorio depuis fin 2015 aimerait quant à elle connaître les fastes d'un quart de finale.
Il faudra à la Tri cependant se sortir d'un groupe compliqué où la première place restera, en plus, une chasse gardée par l'ogre allemand. Pouvant se poser sur sa star Chicharito (meilleur buteur mexicain de tous les temps), le Mexique peut compter sur un onze de départ homogène, même si très changeant, qui pourrait ressembler à : Ochoa - Salcedo, Araujo, Moreno (c), Layun - Guardado, Dos Santos, Herrera - Lozano, Chicharito, Vela.
Dès lors, bloqué perpétuellement après la phase des groupes, El Tricolor a néanmoins quelques atouts à faire valoir avec un effectif composé pour moitié de joueurs ayant acquis une grande expérience en évoluant dans les bons championnats européens (Benfica, FC Porto, West Ham, Betis Séville, FC Séville).
Elle dispose ainsi peut-être de l'une des meilleures compositions de son histoire, la courte défaite en amical en mars dernier face à la Croatie, sur pénalty uniquement et après avoir eu plus de possession du ballon et tiré au but plus que son adversaire, en témoigne si besoin en était encore. Si le jeune Hirving Lozano, 22 ans, est aussi efficace cet été (17 buts avec le champion hollandais le PSV Eindhoven), nul doute que les prestations à venir du Mexique ne passeront pas inaperçues. Rassurant.
Zlatan est parti et toute une nation est dépeuplée. Enfin presque. Véritable légende vivante, Ibrahimovic a aussi hanté les nuits suédoises 15 années durant au cours desquelles il cumulait 116 sélections et 62 buts. Si les « Blagult » (bleu et jaune) peuvent de nouveau compter sur lui, le sélectionneur Janne Andersson s'est opposé fermement au retour du géant. Courageux, pour celui qui offrait un improbable titre lors de la saison suédoise 2015/2016 à l'IFK Norrköping. Séduisant.
Le 23e du classement FIFA a ainsi déjoué bon nombre de pronostics en se qualifiant aux dépens de l'Italie, pourtant quadruple championne du Monde, au sein d'une confrontation tendue lors de barrages aller/retour haletants (1/0 puis 0/0 en Italie). Avec ce match référence, les Suédois ont grandi et appris bien plus rapidement que de nombreux matches amicaux.
Rugueux sur l'homme, les Suédois reste rigoureux dans le secteur défensif, priorité avouée du staff des Vikings et d'une solidarité quasiment sans aucune équivalence sur le vieux continent. Paradoxalement, la Suède n'a conservé ses cages inviolées qu'à trois reprises lors de ses vingt-quatre derniers duels de Coupe du Monde. Mais ça c'était avant, bien avant . Depuis, elle a cumulé neuf matches de groupes de suite au sein du Mondial sans aucun revers, la dernière défaite dans ce cas remontant à juin 1990. Vous avez dit solide ?
Discret, le soixante et unième du classement FIFA l'est assurément, lui qui avance à pas feutrés sur le pré russe où les Guerriers Taeguk disputeront là leur dixième Coupe du Monde tout de même (avec une demi-finale atteinte chez elle en 2002). Nommé depuis moins d'un an à la tête de la sélection, Shin Tae-Yong (47 ans) avait la lourde et première tâche de qualifier la Corée du Sud à ce rendez-vous mondial. Ce fût chose faite, même si la manière n'y était pas avec une deuxième place acquise aux forceps dans la zone Asie, loin derrière l'Iran et finalement de justesse devant l'Ouzbekistan, la Chine et la Syrie. Délicat.
Privée de star, elle reste portée par le joueur emblématique des Tottenham HotSpurs, l'attaquant de 25 ans, Heung-Min Son, détenteurs de 20 buts en 61 sélections. Eblouissant aux côtés des Harry Kane et Christian Eriksen, il a virevolté sur l'aile gauche des Londoniens avec lesquels il a su s'imposer en tant que titulaire indiscutable cette saison. Insuffisant néanmoins surement pour renverser une tendance qui se confirme ces derniers temps, à savoir qu'il est difficile au Tigre d'Asie de remporter une rencontre à ce stade de la compétition, lui qui n'a gagné qu'un seul de ses neuf derniers matches de Coupe du Monde (contre la Grèce en 2010) .
Habituels invités de la compétition sans pour autant y réussir la plupart du temps, les Coréens semblent bel et bien cantonnés à un second rôle sans se priver pour autant de pouvoir gêner autant que faire se peut les défenses adverses rencontrées. Limité.