Si sur les noms, on peut accorder une logique confiance aux «Bialo-czerwoni» afin de sortir de ce groupe, il faut bien avouer qu'à la lecture des forces en présence, ledit groupe H est le plus complexe à aborder avec 4 nations provenant de 4 continents différents et sensiblement d'un niveau similaire.
Pas revue depuis 12 ans en Coupe du Monde, la Pologne est coachée par le sexagénaire Adam Nawalka depuis 2013. Ayant bien travaillé après l'échec des qualifications à la Coupe du Monde 2014, il emmenait la nation en quart de finale de l'Euro (éliminée par le futur champion d'Europe à la séance de tirs au but) après avoir tenu tête au passage à l'Allemagne. Redevenus solides, les Aigles Blancs ont conservé leur ossature principale avec notamment une colonne vertébrale composée de Kamil Glik (Monaco), Grzegorz Krychowiak (West Bromwich) et l'inusable Robert Lewandowski (Bayern Munich). Performant.
Ce dernier terminait même à 29 ans et avec 16 buts inscrits, meilleur réalisateur des éliminatoires de la zone Europe, excusez du peu. Portée par un milieu très travailleur, la Pologne a parfois montré certaines failles défensives notamment lors d'une lourde défaite au Danemark en septembre dernier, mais aussi plus récemment en amical lors de deux revers face au Nigéria et au Mexique.
Autre particularité propre, le «Biale Orly» n'a réalisé aucun nul lors de ses neuf plus récents matches disputés au sein des différentes coupes du Monde auxquelles il a pris part. Tout ou rien une nouvelle fois ?
Hmm que ça sent bon pour «Los Cafeteros» (les caféiculteurs) . Dans la cuisine du sage José Nestor Pékerman (68 ans) voilà 6 ans que la mayonnaise a pris et s'homogénéise parfaitement. Passée in-extremis néanmoins avec une 4e place de la zone sud-américaine, la Colombie peut s'appuyer sur un probant résultat en 2014 où elle ne fût éliminée avec bravoure qu'en quart de finale par le pays organisateur et ce, malgré la blessure de dernière minute de Radamel Falcao.
El Tigre sera cette fois du voyage en Russie et il espère bien, avec son compère, l'adroit James Rodriguez, auteur d'une grande saison avec le Bayern, rattraper le temps perdu. Le 16e du classement FIFA compte également dans ses rangs une charnière centrale digne de ce nom avec deux sentinelles toujours en mouvement que sont Aguilar (Deportivo Cali) et Sanchez (Espanyol Barcelone). Virevoltant.
En constante progression finalement, il ne serait pas étonnant d'apprécier très longtemps la sélection colombienne apte à prendre en Russie de longs quartiers d'été. Seul petit hic, elle croisera la route à priori des Anglais puis des Allemands si elle parvient à sortir de ce groupe tendu. Néanmoins, jouissant d'une génération assurément très talentueuse, il est logique de croire que leurs rencontres seront une nouvelle fois ouvertes, les Colombiens n'ayant jamais réalisé de 0/0 lors de leurs 18 matches disputés en Coupe du Monde. Fertile.
Difficile de voir les «Lions de la Teranga» accéder cette fois en quart de finale de la Coupe du Monde comme ce fût le cas en 2002 lors d'un scénario où tout jouait en leur faveur; d'un premier match gagné face à la France, championne du monde en titre, jusqu'au bout du bout des prolongations face à la Suède, qui signait par la même, la première qualification d'un pays africain à ce stade de la compétition. Pourtant, on se gardera bien de faire fi des chances des hommes de l'ancien capitaine de la sélection, Aliou Cissé (42 ans), désormais passé de l'autre côté de la barrière après avoir porté le brassard de capitaine il y a 15 ans.
Avec un effectif hétéroclite, le Sénégal compte sur des joueurs bien connus en Europe afin de booster des derniers matches réussis, un nul face à la Bosnie et deux belles victoires fin 2017 sur l'Afrique du Sud en font notamment partie. Ainsi, on détachera bien sûr du groupe la star liverpuldienne, Sadio Mané (26 ans) mais aussi le Napolitain Kalidou Koulibaly, le milieu d'Everton, Idrissa Gueye ou l'attaquant du Torino M'Baye Niang voir celui de Rennes, le jeune et prometteur Ismaïla Sarr.
On le voit et on le sent, le potentiel est indéniable du côté des Lions, capables de rugir de plaisir pour leur deuxième participation au tournoi mondial. On scrutera ainsi avec un réel intérêt le match amical programmé le 8 juin prochain face à la Croatie afin de cibler un peu plus les tenants et les aboutissants d'une nation ayant assurément les moyens de porter haut et fort les couleurs africaines. Ambition.
Petits mais costauds. Si cet adage est utilisé dans la vie courante, il sied également très bien aux «Samurai Blue» (les samouraïs bleus) qui ne seront pas là pour faire le nombre et jouer les victimes expiatoires. Certes, on avance un peu dans l'inconnu avec le Japon à la tête duquel Akira Nishino est installé depuis avril 2018 seulement, après avoir remplacé au pied levé l'emblématique bosnien Vahid Halihodzic alors que celui-ci avait pourtant réussi à maintenir la sélection en tête de deux groupes qualificatifs à la compétition russe. Mais le mal était plus profond et la communication notamment désastreuse tant avec les journalistes qu'avec le staff de 'Coach Vahid' précipitait son départ.
Un mal pour un bien pour certains. Peut-être. Seul l'avenir le dira. Toujours présents depuis 1998, les Japonais ne détiennent pour autant que 2 petits succès lors de leurs 11 plus récentes prestations en Coupe du Monde, laissant à penser que s'ils ont une belle carte à jouer, ils y ont encore tout à prouver.
Bien sûr, la majorité des regards du Soleil Levant se portera sur le presque trentenaire du Borussia Dortmund, Sinji Kagawa, dont le talent a explosé depuis son retour outre-Rhin. Véritable catalyseur dans les vestiaires, il aura pour compagnon de route le très capé Okazaki (111 sélections - Leicester) ou encore Nagamoto, le trentenaire du Galatasaray lui aussi à plus de cent sélections nationales.
Dans un groupe où tout peut arriver, le Japon a une belle carte à jouer s'il parvient à allier fougue, endurance, complémentarité de la jeunesse et de l'expérience et efficacité devant le but. Délicat.