Pays organisateur, la Russie ne pointe qu'à la 66e place au classement FIFA, autant dire qu'elle ne figure pas parmi les grandes favorites de la compétition et ses dernières performances peu élogieuses en sont le reflet parfait. Toutefois, elle a hérité d'un groupe à sa portée avec un match d'ouverture à ne surtout pas louper afin d'atteindre le Top 16 mondial, objectif avoué d'une nation à la recherche de ses plus belles années.
Après un Euro 2016 où elle ne fût que l'ombre d'elle-même, la Russie tente de retrouver la grâce qu'elle détenait lors de l'ère soviétique que les plus jeunes n'ont pas connue. Pourtant il y a 10 ans encore, en 2008, les Russes parvenaient à battre les Pays-Bas et à atteindre les quarts de finale du championnat d'Europe consacrant des joueurs de la trempe d'Archavine, alors à son apogée.
Depuis, l'export des joueurs russes restent anecdotique, ceux-ci préférant leur zone de confort d'un championnat où les salaires demeurent élevés à défaut de détenir un très haut niveau général en terme de jeu.
La relève des stars Dzagoïev et Aleksander Golovin tarde à arriver au sein d'une jeunesse poussée à réussir rapidement dans un système ne prenant pas le temps de les former suffisamment. Dès lors, les Russes tournent en rond et peinent défensivement à se trouver un leader alors que Suarez, Salah ou Cavani sont attendus face à eux en juin. Français, Argentins et Brésiliens ont ainsi aisément percé à 3 reprises l'arrière-garde russe lors de matches amicaux révélant certaines faiblesses récurrentes.
Jamais qualifiée lors des phases de poules depuis la dissolution de l'URSS, la Sbornaya cherchera donc à recouvrer son aura d'antan, sans certitude pour autant, au sein d'une compétition qu'elle prépare depuis 8 ans désormais et qu'elle n'a finalement pas le droit de louper. Pression quand tu nous tiens.
Seulement 17e finalement du classement FIFA, la Céleste a désormais trouvé une assise sur son banc où le maestro Tabarez organise ainsi son équipe depuis 12 années. Déjà vainqueur par deux fois de la Coupe du Monde en 1930 et 1950, l'Uruguay a participé à 13 phases finales. Elle est composée de stars internationales mondialement connues à l'instar des Godin, Gimenez, Caceres, mais aussi du parisien Cavani et surtout du Barcelonais Luis Suarez, infatigable attaquant et meilleur buteur de tous les temps de la sélection.
Deuxième de la zone sud-américaine derrière le Brésil, l'Uruguay arrive en Russie en sa qualité de très bel outsider dans un groupe A qui va lui servir à progresser encore suffisamment physiquement afin d'atteindre un quart de finale au moins. Elle n'aurait ainsi rien à envier aux autres nations visant le dernier carré si on en juge par la formation-type que pourrait aligner le sélectionneur uruguayen : Muslera - Caceres, Gimenez, Godin (cap.), Silva - Valverde, Vecino, Betencur - De Arrascaeta - Suarez, Cavani.
En battant le Pays de Galles de Ryan Giggs en mars dernier et en remportant ainsi la China Cup, la formation sud-américaine s'est mise sur de bons rails, peaufinant quelques réglages, profitant de quelques blessures pour bien asseoir les alternatives possibles et rassurant totalement sur les possibilités de cet effectif pléthorique. 2018 année de la révélation ?
Après 28 années d'absence de la compétition suprême du ballon rond, revoilà l'Egypte au premier plan et à la motivation décuplée par des résultats flatteurs ces derniers mois. Sept fois titrés à la Coupe d'Afrique des Nations dont trois de suite entre 2006 et 2010, les Egyptiens restent sur une finale de CAN en 2017 et une campagne de qualification où ils ont pour le moins impressionné.
Grâce à la pépite Mohamed Salah, élu logiquement meilleur joueur de Premier League (devant le Belge Kevin De Bruyne de Manchester City et l'attaquant anglais Harry Kane de Tottenham), et au cours de cette phase qualificative où il inscrivait 5 buts, les Egyptiens lorgnent sur la 2e place d'un groupe à leur portée.
Dirigés par l'Argentin Hector Cuper, finaliste avec Valence des Ligues des champions 2000 et 2001, les Pharaons ambitionnent logiquement d'accéder pour la première fois de leur histoire aux 8es de finale dont ils n'ont jamais été aussi proches, pouvant aussi compter sur leur autre star, le milieu de terrain des Gunners d'Arsenal, l'excellent Mohamed Elneny.
Dès lors, si l'ouragan Salah, véritable icone dans son pays, sous les feux des projecteurs et que d'aucuns voient devenir le deuxième Ballon d'Or africain (depuis 1995 et un certain Georges Weah), détruit une nouvelle fois tout sur son passage cet été, nul doute que ces Pharaons-là ont les moyens de marquer leur histoire pour des siècles et des siècles.
70e du classement FIFA, les Verts sont coachés par l'hispano-argentin Juan Antonio Pizzi qui occupe ce poste depuis la fin de l'année 2017 seulement, après avoir été sur le banc de Valence et plus récemment sur celui de l'équipe nationale du Chili. En Russie, ils disputeront la 5e phase finale de leur histoire (meilleur résultat : un 8e de finale en 1994 aux Etats-Unis où elle fût éliminée par la Suède) portés qu'ils seront par leur joueur-phare Mohamed Al-Sahlawi, qui terminait co-meilleur buteur des éliminatoires de la Coupe du Monde avec 16 buts, autant que le polonais Robert Lewandowski, phénoménal.
Toutefois, les Faucons n'avaient pas non plus évolué face à des adversaires d'un niveau aussi relevé que ceux qu'ils affronteront lors de cette période estivale, terminant à cette occasion deuxièmes derrière le Japon. Bien sûr, leurs ambitions seront limitées à faire honneur aux maillots, tous les joueurs convoqués évoluant dans un club local, et à ne surtout pas repartir avec les valises pleines de buts. Pour ce faire, l'accent sera mis sur une défense implacable, mais celle-ci n'a que rarement été à la hauteur récemment de l'évènement.
Alors que le match d'ouverture l'opposant à la Russie fait assurément plus figure d'une rencontre pétrolifère, entre ces deux superpuissances qui représentent près d'un quart de la production mondiale, que d'un duel attendu entre les deux nations les moins bien positionnées au classement FIFA, la lourde défaite face à la Belgique en mars dernier ne laisse augurer rien de flamboyant pour les Saoudiens. Dans l'ambiance indescriptible du stade Loujniki rempli comme un oeuf de 80 000 spectateurs assurément déchainés, ils devraient avoir du mal à exister et forcément à s'imposer dans le jeu, bon an mal an, sans toutefois être ridicules dans l'adversité pour autant.