Après deux compétitions internationales décevantes, et une élimination en quart de finale du dernier Euro par les Gallois, les «Diables Rouges» sont au pied d'un mur pour autant pas infranchissable. Troisième du classement FIFA, ils n'ont pas su être à la hauteur, au niveau des résultats, d'un effectif éclatant et d'une génération dorée.
Emmenée par l'un des meilleurs joueurs de Premier League, Kevin de Bruyne, la Belgique compte également sur Eden Hazard, le fameux "number" 10 de Chelsea, afin d'atteindre le dernier carré. Mais pas que. Avec Courtois (Chelsea) dans les buts, Kompany (Manchester City) dans l'axe de la défense, Meunier (PSG) sur le côté ou Lukaku (Manchester United) droit devant, il serait assurément difficile d'accepter outre-Quiévrain une élimination prématurée avant les quarts de finale. Pression belge, forcément.
Elle pourra s'appuyer pour ce faire sur une campagne de qualification très réussie puisque la Belgique, avec 43 buts marqués, 6 encaissés (9 victoires et 1 nul), terminait meilleure attaque de cette phase à égalité avec l'Allemagne, une référence. Elle prouvait par la même occasion qu'elle était bel et bien dotée d'une force de frappe spectaculaire.
Pour bon nombre de joueurs, la Russie sera la dernière occasion de réussir dans ce qui se fait de mieux avec le gratin du ballon rond. Invaincue lors de ses 9 derniers matches de groupes lors des dernières coupes du Monde (4 victoires et 5 nuls), elle peut aussi se targuer d'une belle réussite dans cette phase des poules puisqu'elle a atteint au moins les 8e de finale par 6 fois lors de ses 7 ultimes participations. Régularité à confirmer dans un groupe G qui va lui servir de rampe de lancement pour la suite des évènements.
«The Three Lions» (les trois lions) ont le chic pour ne jamais être là où on les attend toujours. Rendez-vous compte, un demi-siècle que la Reine et ses sujets prient pour que l'Angleterre puisse enfin récolter un titre. Que nenni ! Rien n'y fait. Volant de déceptions en déceptions, les Anglais ne feraient-il plus peur à personne ? Presque. Pourtant, nanti du championnat le plus intense de la planète, on serait en droit d'attendre autre chose par exemple qu'une élimination par l'Islande en 8e de finale du dernier Euro français pour une nation qui compte dans ses rangs uniquement des joueurs évoluant au sein des équipes du pays.
Avec Gareth Southgate à sa tête depuis septembre 2016 (une seule rencontre perdue), l'Angleterre a enfin repris espoir, elle qui renaissait de ses cendres une fois encore lors de qualification où elle sortait invaincue en 10 rencontres.
Mais elle reste bloquée mentalement dès l'approche du Mondial notamment, n'ayant par exemple jamais inscrit plus d'un buts lors de ses 9 plus récents duels dans cette compétition où encore terminé qu'une seule fois première de son groupe en 20 ans. Cet aversion à réussir peut encore la poursuivre longtemps même si Harry Kane, meilleur buteur de l'année 2017, aura quelques arguments à faire valoir, lui qui est dans le viseur de nombreux ténors européens dont le Real Madrid, et dont la redoutable efficacité devant le but pourrait bien faire de nombreux heureux outre-Manche et remettre à la mode le Blanc et le Rouge. Coloré ?
Quatorzième du classement FIFA, les Aigles de Carthage n'ont pourtant jamais passé la phase des groupes en 4 participations à la Coupe du Monde. Une ineptie que le Tunisie essayera de résoudre même s'il ne sera pas aisé de se défaire des 2 principales écuries du groupe G. Néanmoins, forte d'une moyenne d'âge de 26 ans et 8 mois, elle détient en son sein des joueurs bien connus dans l'hexagone dont Wahbi Khazri en est incontestablement le leadership et principal émissaire.
L'attaquant rennais arrive en effet à maturité en même temps que le Niçois Bassem Srarfi, prometteur sur la Côte d'Azur, ou encore le Dijonnais Naïm Sliti (7 buts, 5 passes décisives en 30 matches avec le DFCO). Mais avec 4 nuls et 7 défaites lors de ses 11 derniers matches de Coupe du Monde, il faut bien avouer que les Tunisiens se frottent à une tâche bien complexe en jouant en cinq jours l'Angleterre et la Belgique. Rude.
Il sera intéressant d'apprécier le comportement des joueurs de Nabil Maaloul lors des matches amicaux programmés face au Portugal, à la Turquie et l'Espagne, afin de se faire une idée, avant l'envol pour la Russie, sinon exacte, toute au moins plus précise, du niveau qui se dégagera des Aigles de Carthage. En salle d'attente.
Cinquante-cinquième du classement FIFA, la «Marea Roja» (la marée rouge) est assurément l'invité surprise de cette Coupe du Monde 2018. Preuve en est, le Panama doit sa première présence à ce niveau de la compétition qu'à un but venu de nulle part (et même imaginaire) à 5 minutes de la fin du dernier match face au Costa Rica, cumulé à un revers tout aussi étonnant des Américains face à Trinité et Tobago. Tellement historique que le lendemain de ce succès fût déclaré jour de congé au pays.
Plus connus pour l'accumulation de scandales financiers que pour leurs belles prestations sur le terrain, les Panaméens comptent sur Luis Tejada, l'attaquant de 36 ans évoluant au Pérou, pour espérer trouver le chemin des filets alors que «Los Canaleros» se sont qualifiés pour la Russie avec une différence de but négative (3 victoires, 4 nuls et 3 défaites) lors du dernier tour de la zone Concacaf. Peu emballant.
Avec un effectif basé sur des vétérans de plus de 30 ans, tenir le rythme des 3 autres nations présentes dans le groupe serait un autre véritable miracle et obtenir un point, un signe du destin qui ne frappe que trop rarement deux fois à la même porte. Insolvable.