Poule C - Coupe du Monde de Rugby Japon 2019

Pronostics - Poule C

Match phare - Poule C

France

Dans ce Groupe C, l'équipe de France de Jacques Brunel ne sera pas à la fête car elle peut se faire surprendre par l'Argentine. D'ailleurs, lors de la 1re journée, les Tricolores seront fixés puisqu'ils vont défier les Pumas à 9h15 le 21 septembre 2019 à l'Ajinomoto Stadium.

La grande question est de savoir si les Bleus ont les moyens de venir à bout des Argentins et de décrocher un billet pour les 1/4 de finales de la Coupe du Monde. Si en 2011, ils avaient été battus en finale par la Nouvelle Zélande, 8-7, en 2015, ils avaient été humiliés par les All Blacks en 1/4 de finale (62-13).

Depuis ce Mondial 2015 en Angleterre, l'équipe de France est en perdition et en reconstruction. Les Bleus n'ont plus remporté le Tournoi des Six Nations depuis 2010 et ces dernières années, ils ne sont même pas montés sur la 2e marche, restant souvent aux portes du podium. En 2019, les Tricolores ont fini 3e derrière l'Angleterre et l'Irlande.

L'équipe de France a vécu des années difficiles sous l'ère Philippe Saint André et Guy Novès, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué avec Jacques Brunel. Le XV de France ne dispute plus la victoire dans le Tournoi des Six Nations et d'ailleurs, Bernard Laporte a annoncé l'arrêt de Jacques Brunel après le Mondial.

Heureusement, le staff va pouvoir se reposer sur l'avènement de plusieurs jeunes à quelques mois de la Coupe du Monde. Les Ramos, Ntamack, Dupont, Bamba ou encore Alldritt ont beaucoup de talents, mais ils semblent encore trop jeunes et inexpérimentés pour réaliser un « grand » parcours dans ce Mondial.

Cette Coupe du Monde servira à préparer le Mondial 2023 en France. Ce sera l'objectif, même si les Bleus rêvent d'un exploit au Japon. En attendant, le bilan des confrontations en Coupe du Monde devant l'Angleterre et l'Argentine est négatif.

Points forts :

• La jeunesse et la fougue des Dupont, Ramos, Ntamack.
• La vitesse de Ramos, Huget ou encore Ntamack
• Mêlée française
• Dupont, Ntamack, Fickou, Guitoune, Huget, Médard, Ramos..Champion de France.

Points faibles :

• L'irrégularité des Bleus
• Le manque d'expérience
• 10 défaites sur les 15 derniers matchs
• Un buteur encore en formation

Angleterre

L'Angleterre c'est la seule formation européenne à avoir remporté une Coupe du Monde, c'était en 2003. Depuis cette victoire, les Anglais ont disputé une finale en 2007 et un 1/4 de finale en 2011.

Attention, l'Angleterre avait beaucoup d'ambitions pour « sa » Coupe du Monde en 2015, mais les Anglais n'ont pas réussi à passer la phase de poules, terminant à la 3e place derrière l'Australie et le Pays de Galles. Après cet échec, Stuart Lancaster a été remplacé par Eddie Jones.

L'Australien n'a jamais remporté la Coupe du Monde, mais il a été finaliste en 2003 avec l'Australie et il a enchaîné les Trophées avec le Japon. Il a pris les reines du XV de la Rose après un 4e sacre en 2015 avec les Japonais et l'effet a été immédiat. L'Angleterre, sous l'ère Eddie Jones, a remporté le Tournoi des Six Nations en 2016 et en 2017 avec notamment un Grand Chelem la 1re année.

Cette année, l'Angleterre a terminé sur la 2e marche du Tournoi des Six Nations derrière le Pays de Galles, mais les Anglais n'ont qu'un seul objectif., la Coupe du Monde 2019 au Japon. L'expérience ne manquera pas au sein de l'Angleterre avec notamment Owen Farrell, les frères Vunipola, Ben Youngs, Jonny May.
Le staff a dévoilé très rapidement sa liste pour la Coupe du Monde afin de préparer au maximum ce grand rendez-vous.

Attention, depuis le mois de juin 2018, l'Angleterre a franchi un palier avec un succès devant l'Afrique du Sud, 25-10. Quelques mois plus tard, les Anglais ont confirmé cette victoire en s'imposant une nouvelle fois devant les Springboks (12-11) et en chutant d'un petit point devant la Nouvelle Zélande (15-16).

Pendant leur préparation, les Anglais ont explosé le Pays de Galles (33-19) et l'Irlande (57-15), confirmant qu'ils étaient prêts pour le combat.

Avec Owen Farell, l'Angleterre dispose sûrement du meilleur demi d'ouverture au monde et depuis quelques années, il enchaîne les points et les titres : Vainqueur de la Premiership à 5 reprises entre 2011 et 2019, Vainqueur de la Coupe Anglo-galloise, vainqueur de la Coupe d'Europe en 2016, 2017 et 2019, vainqueur du Tournoi des Six Nations en 2016 et en 2017.

Points forts :

• L'ossature des Saracens, Champion d'Europe et d'Angleterre
• Owen Farrell, le maître à jouer
• 2 demi d'ouverture de grande qualité, Owen Farrell et Georges Ford
• Des hommes solides et une belle organisation collective

Points faibles :

• L'inexpérience d'une grande partie des avants
• L'absence de Mike Brown et de Ben Te'o, exclu pour une bagarre
• Un jeu trop souvent au pied / faille dans le dos des ailiers

Argentine

Pour décrocher une place en 1/4 de finale de la Coupe du Monde 2019, l'Argentine va devoir s'imposer devant l'équipe de France. La 1re journée sera donc décisive pour les Pumas et attention, cette équipe a fait énormément de progrès depuis son intégration au Rugby Championship en 2012.

L'Argentine n'a jamais terminé aux deux premières places du Rugby Championship, mais les Argentins ont réussi quelques coups d'éclats dans cette compétition. Lors de l'édition 2018, ils ont quand même remporté deux matchs, devant l'Afrique du Sud (32-19) et sur le terrain de l'Australie (23-19).

En 2019, l'Argentine n'a pas eu à rougir de son tournoi car les Pumas ont perdu de peu face à la Nouvelle Zélande (16-20) et devant l'Australie (10-16). Il faudra donc se méfier de cette formation, surtout qu'elle a obtenu de bons résultats en Coupe du Monde ces dernières années, 3e en 2007, 1/4 de finale en 2011 et 4e en 2015.

Très peu de joueurs évoluent à l'étranger et du coup, l'Argentine est composée essentiellement d'éléments évoluant avec les Jaguares. Cette année, dans le Super Rugby, les Jaguares ont été battus en finale par les Crusaders.

26 joueurs évoluant avec les Jaguares ont été appelés par le staff Argentin. La sélection des Pumas peut donc jouer les yeux fermés, mais les derniers résultats devant des formations européennes sont plutôt décevants. Sur la fin de l'année 2018, l'Argentine avait chuté devant l'Ecosse (9-14), la France (13-28), l'Irlande (17-28).

L'expérience des Argentins n'est plus à présenter car cela fait longtemps que la plupart des joueurs évoluent ensemble en sélection ou en clubs, que ce soit Augustin Creevy, Juan Manuel Leguizamon, Pablo Matera, Tomas Cubelli, Nicolas Sanchez, Joaquin Tuculet.

Points forts :

• 26 joueurs avec les Jaguares
• Nicolas Sanchez, plus de 700 points en sélection
• L'expérience du Rugby Championship
• Un duo très performant au pied : Sanchez / Urdapilleta

Points faibles :

• Mêlée faible
• « Vieillesse » de cette formation
• L'absence du virevoltant Juan Imhoff
• L'absence de Facundo Isa et de Santiago Cordero

Etats-Unis

Même si les Américains progressent, il est difficile et même impossible d'imaginer une qualification pour les 1/4 de finales. Ils ont participé à 7 phases finales sur 8 car ils ont raté le Mondial 1995 en Afrique du Sud.

Malheureusement, les Américains n'ont jamais passé la phase de poules et en 2015, ils n'ont pas décroché la moindre victoire, soit 4 défaites en 4 journées, devant l'Afrique du Sud (64-0), les Samoa (16-25), l'Ecosse (16-39) et le Japon (18-28).

Depuis quelques années, le rugby américain est en progrès avec le départ à l'étranger de plusieurs éléments. Aujourd'hui, ils sont plusieurs à évoluer dans des clubs qui disputent régulièrement des Coupes d'Europe comme Titi Lamositele chez les Saracens, Greg Peterson de Newcastle, Aj MacGinty des Sharks de Sale et Paul Lasike des Harlequins.

Trop peu de joueurs évoluent encore à l'étranger donc les Américains devraient une nouvelle rester à quai. Le joueur qui compte le plus de sélection avec les Etats Unis, c'est le capitaine, Blaine Scully, mais actuellement, il n'a plus de club après une expérience avec les Blues de Cardiff.

Si les Américains possèdent encore de nombreux points faibles pour se hisser en 1/4 de finale, ils comptent un gros point fort, c'est le pilier, Titi Lamositele, vainqueur de la Coupe d'Europe avec les Saracens en 2015, 2016 et 2019, mais aussi vainqueur de la Premiership en 2015 et 2016. A 24 ans, il est difficile à bouger dans les placages et dans les regroupements.

Les Etats Unis ont encore des progrès à faire car ils viennent de s'incliner devant le Japon, 34-20, lors de la Pacific Nations Cup. Ce revers confirme encore les limites de cette formation, pourtant victorieuse des Canadiens, des Ecossais ou encore des Samoa ces dernières années. En novembre 2018, ils ont pris 57 points devant l'Irlande et en février 2019, ils se sont inclinés 45-14 devant une équipe « B » de l'Argentine.

Tonga

Les joueurs des îles, comme les Américains, ne semblent pas en mesure de se hisser en 1/4 de finale de la Coupe du Monde 2019. Il est difficile d'imaginer un exploit du Tonga car cette formation n'a jamais remporté la Pacific Nations Cup et elle n'a jamais réussi à se qualifier pour les 1/4 de finales d'une Coupe du Monde.

Lors du Mondial 2015, le Tonga avait terminé à la 4e place de son groupe suite à des défaites devant la Nouvelle Zélande (9-47), l'Argentine (16-45) et la Géorgie (10-17). La seule victoire avait été obtenue devant la « faible » équipe de Namibie (35-21).

Comme les Etats Unis, les joueurs du Tonga s'exportent de plus en plus, mais ils ne sont pas encore assez nombreux dans les grands clubs européens. Le demi d'ouverture titulaire, Kurt Morath, évolue avec les Knighst de Doncaster, une équipe de 2e division anglaise et l'arrière joue à Coventry, une autre équipe de 2e division.

C'est la preuve que cette équipe du Tonga risque de souffrir dans cette Coupe du Monde. Ils sont aussi plusieurs à évoluer en France, mais ils jouent à Bayonne, à Agen ou encore à Pau, des équipes classées dans la 2e partie du tableau du Top 14.

Aujourd'hui, dans cette Coupe du Monde, les Tongiens possèdent peut-être l'un des effectifs les plus gés. Avec des matchs devant l'Angleterre et l'Argentine lors des deux premières journées, le Tonga risque de souffrir sur le plan physique.

Les derniers matchs de préparation du Tonga se sont plutôt très mal passés, car les « Aigles de la mer » viennent de s'incliner devant les Fidjiens, 29-19 et devant la Nouvelle Zélande, sur le score de 92 à 7 : 6 défaites sur ses 8 derniers matchs pour le Tonga.