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En grec, comme en français, l'Euro, avec ou sans majuscule, évoque aussi bien le football européen que la monnaie commune. Le rêve éveillé de 2004 comme le cauchemar de la dette. Le match d'ouverture contre la Pologne, le 8 juin, comme les élections législatives du 17, décisives pour l'avenir du pays dans la zone euro. Le sélectionneur a lui-même fait le lien au soir de la qualification en espérant avoir «donné aux gens une raison de sourire en cette période difficile». Le successeur du "Roi Otto" Rehhagel a fait le job, plutôt très bien (10 matches sans défaite), mais cette troisième participation consécutive à l'Euro n'a pas vraiment déridé la Grèce. «Je m'attendais à plus de folie après leur première place de groupe, témoigne Lazlo Bölöni, l'entraîneur du PAOK. Mais la crise est telle, y compris dans le foot pro, que c'est assez normal. Le plus dingue serait qu'ils refassent le coup de 2004 et sortent de l'euro en même temps...»
L'ancien coach de Nancy, Rennes et Monaco n'y croit pas trop - à la première hypothèse du moins. «La sélection a conservé la même philosophie que sous Rehhagel : ralentir le jeu, fermer les espaces et profiter des opportunités. Mais le milieu de terrain est vieillissant, malgré des coups d'accélérateur.» Le Roumain pense au duo du Pana Karagounis Katsouranis, omniprésent lors des qualifications et trait d'union avec l'épopée portugaise. Notre témoin connaît bien un autre homme de base de Fernando Santos, l'attaquant du PAOK Dimitris Salpingidis, 30 ans, l'homme du but décisif contre l'Ukraine en barrages d'accession au Mondial 2010. «Il est assez typique des qualités grecques pour sa sécurité tactique et sa persévérance sur un terrain. Ce n'est pas un Malouda qui va déborder et centrer mais il bloque très bien le couloir droit et prend la profondeur par à-coups.»
Moins "bankable"
Bölöni a succédé à Santos au PAOK un an après le départ du Portugais pour la sélection, en juillet 2010. «Il est parti sur une qualification en Ligue des champions et avec notre président ! (Ndlr : Zisis Vryzas, héros de 2004, a été son assistant en équipe nationale pendant quelques mois). C'est un homme de grande expérience (Santos a notamment entraîné Benfica, Porto et le Sporting), mais il fait avec ce qu'il a. On forme peu de joueurs en Grèce et la moyenne d'âge est très élevée dans le Championnat. J'ai moi-même fait scandale en titularisant un jeune de 17 ans contre Tottenham en Ligue Europa...» A la différence du Mondial, peu d'"étrangers" figurent dans la pré-liste, signe que le foot grec est moins "bankable" en Europe qu'après 2004. Papastathopoulos (Werder), qui avait neutralisé Messi en Afrique du Sud sera là, tout comme Papadopoulos (Schalke), Samaras (Celtic) et, peut-être, la paire monégasque Tzavellas-Tziolis. «Leur groupe (Pologne, République tchèque, Russie) n'est pas très relevé. Ils peuvent passer le premier tour. Après...»
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