Présentation des Groupes à l'Euro 2020
Décidément l'Euro 2020 sera une édition vraiment particulière puisqu'en plus de se disputer dans
plusieurs pays différents pour fêter les 60 ans de la compétition, le tournoi a été décalé à cet été à
cause de la pandémie. Au total, 24 équipes nationales, réparties en six groupes se sont qualifiées.
Les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes valideront leur ticket pour
les huitièmes de finale. Le tournoi débutera le 11 juin prochain et la finale aura lieu le 11 juillet à
Wembley.
12 villes hôtes ont été désignées pour accueillir les matchs de la 16e
édition du Championnat d’Europe de football : Amsterdam (Pays-Bas), Bakou (Azerbaïdjan), Bucarest (Roumanie), Budapest (Hongrie), Copenhague (Danemark), Dublin (Irlande), Glasgow (Ecosse), Londres (Angleterre), Munich (Allemagne), Rome (Italie), Saint-Pétersbourg (Russie), Séville (Espagne).
Groupe A
Notre vainqueur de groupe
Italie
Match phare - Groupe A
Turquie - Italie
Vendredi 11 Juin - Stade Olympique de Rome
Italie
Si l'Italie peut se targuer d'être l'une des nations les plus titrées en Coupe du Monde avec 4 sacres,
ce n'est pas vraiment le cas avec le championnat d'Europe. Les transalpins ont en effet remporté
l'Euro une seule fois, c'était lors de la troisième édition organisée chez eux en 1968. Finaliste en
2000 face à la France et en 2012 contre l'Espagne, la Squadra Azzura court toujours après un
second titre qui lui échappe depuis plus d'un demi siècle maintenant. Mais étonnamment cette
année, et même s'ils sortent d'une non-qualification au dernier mondial, les Italiens voient tout de
même quelques bonnes raisons d'y croire.
Tout d'abord de par leur statut d'outsider qui,
contrairement à nombre de compétitions internationales précédentes, les écarte des favoris
naturels à la victoire finale.
Moins d'attentes donc et un environnement certainement plus saint
pour faire progresser un groupe mêlant jeunesse et expérience. C'est en tout cas la recette qu'a
trouvé Roberto Mancini depuis sa prise de fonction il y a 3 ans et qui marche plutôt bien.
L'ancien
coach de City et de l'Inter s'appuie par exemple sur une charnière centrale Chiellini/Bonucci (qui
compte 207 sélections à eux deux) autour de joueurs comme Donnarumma, Locatelli ou encore
Pellegrini (22, 23 et 24 ans).
Une alchimie subtile qui semble prendre puisque la Nazionale est tout
simplement invaincue depuis le 10 septembre 2018 et une défaite contre le Portugal en Ligue des
Nations. Une série d'invincibilité de 25 matchs qui devrait permettre aux Italiens d'arriver avec
quelques certitudes et la confiance nécessaire pour affronter des adversaires a priori à leur portée
dans ce groupe A. On notera d'ailleurs qu'ils font partie des rares sélections à avoir remporté tous
leurs matchs de qualifications.
Turquie
Derrière l'Italie, la Turquie fait figure de principal outsider à la première place du groupe. 29e au
classement FIFA, les Turcs avaient réalisé une belle campagne de qualifications avec notamment 4
points engrangés face à la France.
Ses faux pas dans sa double confrontation avec l'Islande l'ont
privé de la première place mais les progrès de la sélection turque sont réels. Ils ont d'ailleurs
débuté leur campagne de qualification au Mondial 2022 par une victoire sur les Pays-Bas et
confirmé la belle impression laissée lors des éliminatoires à l'Euro.
Privés de Cenk Tosun blessé au
genou, les Turcs devront faire sans l'une de leur arme offensive mais pourront compter sur un
Burak Yilmaz auteur d'une grosse saison avec le LOSC.
Pays de Galles / Suisse
Coté Gallois et Suisse, le jeu est moins
flamboyant mais ça reste dans l'ensemble très solide. Des blocs compacts capables de défendre
bas et qui sont bien plus à l'aise quand ils n'ont pas à faire le jeu.
Groupe B
Notre vainqueur de groupe
Belgique
Match phare - Groupe B
Belgique - Russie
Samedi 12 Juin - Stade Krestovski de Saint-Pétersbourg
Belgique
Première au classement FIFA depuis plusieurs années maintenant, la Belgique sera encore l'une
des principales favorites à la victoire finale cet été. Avec des quarts de finale au Mondial 2014 et à
l'Euro 2016, suivi d'une demie à la Coupe du Monde 2018, les hommes de Roberto Martinez se
sont installés parmi ce qui se fait de mieux sur la scène internationale.
A l'instar des Italiens, la
Belgique est l'autre sélection à avoir fait le plein de points lors des qualifications avec 10 victoires
en 10 matchs, battant au passage son record de points en qualification, et affichant la meilleure
attaque et la meilleure défense des 55 sélections engagées (40 buts pour seulement 3 encaissés).
Emmenés par un Lukaku en pleine bourre cette saison, les Diables Rouges auront dans leur rang
l'un des meilleurs 9 du moment.
Jouissant d'une génération dorée, la Belgique dispose de joueurs
de premiers plans dans toutes ses lignes et une profondeur de banc qui n'a rien à envier aux
grands clubs européens. La seule ombre au tableau vient de la petite forme d'Eden Hazard et de la
blessure d'Axel Witsel, deux cadres de l'équipe qui risquent de manquer en cas d'absence ou de
méforme.
Kevin de Bruyne lui aussi s'est blessé juste avant la demi-finale de Ligue des Champions
face au PSG mais on se veut rassurant du côté de City quant à sa capacité à retrouver rapidement
son meilleur niveau.
Danemark / Finlande / Russie
Derrière les Diables Rouges, on retrouve trois nations qui peuvent légitimement prétendre à la
deuxième place synonyme de qualification pour les huitièmes.
Titré en 1992, le Danemark a des
joueurs habitués aux joutes européennes comme Eriksen (Inter), Poulsen (Leipzig), Delaney
(Dortmund) ou encore Kjaer (Milan AC).
Arrivés deuxième de leur groupe lors des qualifications,
les Danois ont terminé à seulement un point derrière les Suisses. Une sélection danoise qui aura
l'avantage de jouer chez elle et dont il faudra se méfier si elle parvient à aligner son 11 type.
Côté
Finlandais ça reste plutôt rudimentaire mais solide. Peu de noms ronflants mais les scandinaves
peuvent compter sur leur buteur fétiche : Teemu Pukki (auteur de 10 réalisations en 8 matchs lors
des éliminatoires).
Enfin, la Russie, elle aussi, aura des arguments à faire valoir même si elle a
connu quelques bévues ces derniers mois. Quarts de finaliste du dernier mondial, les Russes
bénéficieront tout comme les Danois de l'avantage de jouer à la maison.
Groupe C
Notre vainqueur de groupe
Pays-Bas
Match phare - Groupe C
Pays Bas - Ukraine
Dimanche 13 Juin - Johan-Cruyff Arena d'Amsterdam
Pays Bas
1988. C'est l'année du seul et unique titre soulevé par les Néerlandais. Emmenés par des Van
Basten, Gullit, Rijkaard et autres Koeman, les Oranjes disposaient alors d'une constellation de stars
qui marqua l'histoire de ce sport.
Mais depuis, c'est le néant ou presque. Pas une seule finale en 30
ans malgré l'éclosion de nouvelles générations pourtant toutes plus prometteuses les unes que les
autres.
Régulièrement placés parmi les favoris avant le début des compétitions, les Bataves
déçoivent malheureusement souvent par la suite. Voilà pourquoi, cette année encore, il faudra se
méfier de l'excès d'optimisme les concernant. Cela dit, ils disposent d'une belle équipe avec des
joueurs de premiers plans à peu près dans toutes les lignes (De Jong, Depay, De Ligt...etc).
Le gros
point d'interrogation réside essentiellement sur le retour ou non de Van Dijk à temps suite à sa
rupture des ligaments croisés en octobre dernier. Pièce maîtresse en club et en sélection, le
défenseur central fait partie des tous meilleurs à son poste et espère être apte pour débuter le 13
juin prochain.
Toujours est-il que pour ce qui est de finir en tête de leur groupe, la tâche ne devrait
pas s'avérer trop compliquée pour les hommes de Frank de Boer qui joueront leurs trois matchs de
poules devant leur public et contre des équipes a priori largement à leur portée.
Macédoine du Nord / Autriche / Ukraine
Tout d'abord face à la Macédoine du Nord qui effectuera lors de cette édition sa toute première
apparition à l'Euro. Véritable petit poucet de la compétition, les Macédoniens ont peu
d'expérience de ce genre de matchs mais ont montré face aux Allemands dernièrement qu'il ne
fallait pas les prendre à la légère (victoire 2-1 en Allemagne).
Les Hollandais retrouveront aussi
dans ce groupe C une sélection autrichienne face à laquelle ils avaient perdu à deux reprises lors
des qualifications. Emmenés par Alaba et Sabitzer, les Autrichiens peuvent légitimement espérer
accrocher la deuxième place.
Enfin, le dernier postulant n'est autre que l'Ukraine qui, elle, est la
seule des 4 à avoir terminé première de son groupe lors des qualifications (devant le Portugal).
Une véritable performance qui contraste avec les résultats obtenus par les hommes de Shevchenko
depuis.
En effet, les Ukrainiens se sont inclinés dans 9 de leurs 11 matchs qui ont suivi et semblent
avoir perdu cette solidité et cette rigueur qui faisaient leur marque de fabrique. Nous aurons donc
là un groupe qui reste relativement ouvert derrière les Pays-Bas.
Groupe D
Notre vainqueur de groupe
Angleterre
Match phare - Groupe D
Angleterre - Croatie
Dimanche 13 Juin - Stade Wembley de Londres
Angleterre / République Tchèque
Dotée d'une génération particulièrement talentueuse, la sélection anglaise est considérée par les
bookmakers comme la principale favorite au titre. Il faut avouer que l'effectif est dense et les
solutions nombreuses pour Gareth Southgate.
Demi-finalistes du dernier Mondial, les Anglais
semblent assumer plutôt bien ce nouveau statut de favori qu'on leur attribue d'emblée désormais.
A l'instar des Italiens avant chaque grande compétition, les Three Lions susciteront beaucoup
d'attente dans un pays qui attend un titre depuis 1966. Mais, contrairement aux années
précédentes, les Anglais semblent enfin avoir les moyens de leurs ambitions.
Ils auront l'avantage
eux aussi de jouer chez eux, à Wembley, et devraient profiter de la superbe forme affichée chez
certains de ses joueurs cette saison comme Phil Foden, Raeheem Sterling, Jadon Sancho ou encore
Mason Mount. Southgate pourra également s'appuyer sur une référence en tant que 9 : Harry
Kane, meilleur buteur des éliminatoires avec 12 réalisations.
Attention tout de même à
l'enflammade pour un groupe qui reste jeune. Hasard du tirage, ils retrouveront dans ce groupe D
une équipe de la République Tchèque qui est la seule à les avoir battus lors des éliminatoires (2-1).
Prévenus, les Anglais ne devraient pas reproduire deux fois la même erreur.
Croatie / Ecosse
Derrière l'Angleterre, la Croatie fait figure de principal outsider dans ce groupe. Vice champions du
monde en titre, les Croates restent une valeur sûre du football européen même s'ils semblent en
bout de cycle avec pas mal de cadres sur la fin comme Modric, Perisic ou encore Vida.
A
voir si cette compétition sera celle de la consécration ou celle de trop pour les lieutenants de
Zlatko Dalic.
Enfin, l'Ecosse, bien que vaillante, paraît quelque peu légère pour espérer bousculer la
hiérarchie établie. On notera leur retour dans un tournoi international pour la première fois depuis
1998 et la Coupe du Monde en France.
Groupe E
Notre vainqueur de groupe
Espagne
Match phare - Groupe E
Espagne - Pologne
Samedi 19 Juin - Stade Olympique de Séville
Espagne
Une fois n'est pas coutume, nous aurons aussi le droit à des retrouvailles dans ce groupe E ! En
effet, Espagnols et Suédois, arrivés respectivement premiers et deuxièmes, s'étaient affrontés lors
des éliminatoires et la Roja l'avait emporté à l'aller avant de concéder le nul en Suède.
Titrée à 3
reprises dans la compétition, l'Espagne partage le record de championnats d'Europe remportés
avec l'Allemagne. Mais depuis 2012, les Espagnols n'ont plus passé les huitièmes de finale que ce
soit à l'Euro ou au Mondial et restent sur trois grandes désillusions.
La page des glorieuses années
du football espagnol de la fin des années 2000 semble désormais bel et bien tournée et le
renouvellement de génération effectué. Seul subsiste de cette période dorée quelques anciens
briscards comme Sergio Ramos, Busquets ou encore Navas, mais les fondamentaux et le style de la
Roja restent intacts.
Des noms peut-être moins ronflants qu'il y a quelques années mais une
qualité technique et des principes de jeu qui font de l'Espagne un adversaire toujours aussi
redoutable pour n'importe quelle sélection. Avec une seule défaite au cours de leurs 22 derniers
matchs, les Espagnols aborderont cette compétition sereins et sans pression. Car Luis Enrique ne
l'a pas caché, l'objectif principal reste la Coupe du Monde 2022 et il se servira de cet Euro pour
construire le groupe qu'il enverra au Qatar. Une équipe d'Espagne qui devrait jouer libérée, donc.
Pologne / Suède / Slovaquie
Derrière l'Espagne, ça reste très indécis entre la Pologne et la Suède. Deux sélections qu'on a pris
l'habitude de voir se qualifier pour les phases finales des tournois internationaux ces dernières
années, mais qui sont peut-être encore un peu trop dépendantes des performances de leur star
respective : Robert Lewandowski et Zlatan Ibrahimovic.
Ceci dit, au regard de la saison qui vient de
s'écouler, difficile de voir l'attaquant du Bayern passer au travers de la compétition. Le Polonais
s'est imposé comme la référence mondiale à son poste et devrait être un candidat sérieux au
Ballon d'Or cette année.
Enfin, côté Slovaque, on aura bien du mal à rivaliser et on cherchera
surtout à bien figurer dans la compétition.
Groupe F
Notre vainqueur de groupe
France
Match phare - Groupe F
France - Allemagne
Mardi 15 Juin - Allianz Arena de Munich
France / Allemagne
Trois des principaux favoris à la victoire finale réunis dans le même groupe, voilà qui devrait nous
offrir de sacrés matchs dès le début du tournoi !
Championne du monde en titre et finaliste lors de
la précédente édition, la France dispose de l'effectif le plus étoffé avec la possibilité d'aligner au
moins deux équipes de très haut niveau. Deuxièmes au classement FIFA, les hommes de
Deschamps surfent sur une belle dynamique avec seulement deux défaites concédées sur leurs 34
derniers matchs officiels.
Toujours très difficile à bouger, l'équipe de France comptera une nouvelle
fois sur un bloc compact et des individualités devant capables de faire des différences dès lors
qu'on leur laisse un peu d'espace.
On notera l'absence de blessures majeures à ce stade de l'année
chez les Bleus et des individualités comme Mbappé, Kimpembe ou Kanté (pour ne citer qu'eux) qui
réalisent actuellement une grosse saison.
Vous l'aurez compris, tous les voyants sont au vert mais
ce sont deux véritables finales qui attendent les Français. L'enjeu est crucial puisque le premier
héritera d’un huitième de finale face à un troisième de poule (A, B ou C) tandis que le deuxième
sera opposé au premier du groupe D (composé de l'Angleterre et de la Croatie notamment).
Son premier test sera face à l'Allemagne, rivale historique des Bleus et qui lui réussit plutôt bien
depuis la Coupe du Monde 2014, date de la dernière victoire des hommes de Löw sur la France.
Il
faut dire que la Nationalmannschaft sera particulièrement scrutée vu la période qu'elle traverse.
Un changement de sélectionneur déjà programmé après l'Euro et quelques résultats inquiétants
comme le naufrage 6-0 contre l'Espagne et la défaite 2-1 contre la Macédoine du Nord qui
n'aideront pas à aborder la compétition de la meilleure des manières.
Ce sera un tournoi qui
marquera quoi qu'il arrive le début d'une nouvelle ère pour les Allemands. Malgré cette période
délicate outre-Rhin, le mot d'ordre reste à la méfiance vu le pedigree des joueurs qui composent
cette équipe.
Portugal / Hongrie
L'autre match capital pour les Bleus sera face au tenant du titre, le Portugal. Des Portugais qui, on
se souvient, avaient remporté il y a 5 ans le premier titre de leur histoire en France face aux Bleus.
Depuis le Mondial 2018, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo n'ont perdu que deux matchs (sur 27
disputés) et ont vu émerger quelques pépites comme Joao Felix, Diogo Jota ou encore Ruben Dias.
Un joli bilan qui ne les aura cependant pas empêché de finir derrière l'Ukraine lors des
éliminatoires.
Enfin, on gardera un oeil sur la Hongrie qui, même si elle ne devrait pas sortir de ce
groupe, pourrait jouer le rôle d'arbitre entre les 3 gros. En tout cas, bien malin celui qui devinera
l'ordre d'arrivée dans ce groupe de la mort !