par brigand » Mar Oct 6, 2009 9:54
Amanatidis, fierté des Grecs
A Francfort, il est considéré depuis longtemps déjà comme un joueur clé. Quand le passionné Ioannis Amanatidis part à la chasse aux buts sous le maillot de l'Eintracht, il évoque, pour les non moins passionnés supporters du club champion d'Allemagne 1959, un guerrier assoiffé de victoire. Sa chevelure fougueuse et sa barbe n'atténuent guère cette impression. Le Grec est adoré par les fans pour sa fierté et son engagement sans faille.
Le charisme du joueur de 28 ans et son adresse devant le but sont indéniables. Amanatidis, né au nord de la Grèce et arrivé à Stuttgart avec ses parents à l'âge de neuf ans, se sent parfaitement bien en Allemagne. Ses 54 réalisations en 177 matches de Bundesliga prouvent toute la mesure de son talent. Sa volonté permanente d' aller jusqu'au bout de lui-même pour son équipe ne le rend que plus indispensable encore. Le joueur met aussi ses qualités au service du groupe quand il joue sous les couleurs de son pays natal, avec lequel il espère prochainement réaliser son rêve : participer à l'épreuve suprême.
Après son échec lors des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006 et sa décevante élimination dès le premier tour de l'UEFA EURO 2008, la Grèce, qui avait pourtant décroché la couronne européenne en 2004, désire aujourd'hui plus que jamais figurer parmi les équipes en lice lors du grand rendez-vous du ballon rond l'année prochaine. Le chemin vers l'Afrique du Sud est cependant semé d'embûches pour les hommes d'Otto Rehhagel. Dans le Groupe 2 des qualifications européennes pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010, après leur double confrontation face à la Suisse, Amanatidis et ses coéquipiers doivent désormais compter sur un faux-pas des Helvètes pour décrocher la première place du groupe.
Une détermination qui compte
Il s'agit à présent de battre la Lettonie et le Luxembourg lors des deux dernières rencontres, qui se joueront à domicile, pour pouvoir au moins accéder aux matches de barrage. "Nous devons gagner ces deux matches. Comme nous aurons l'avantage du terrain, nous devrions y arriver. Si ce n'est pas le cas et que nous ne parvenons pas à nous qualifier pour l'Afrique du Sud, c'est que nous ne le méritions pas", explique Amanatidis au micro de FIFA.com, dans un discours caractéristique. Ceux qui connaissent le joueur savent en effet qu'il n'envisage jamais l'échec.
Pour la Grèce, pays féru de football, ne pas être présent lors de la prochaine édition de la compétition reine serait un désastre. "Les fans seraient bien sûr extrêmement déçus, tout comme nous, les joueurs. Mais je préfère ne pas y penser", confirme Amanatidis. L'athlétique attaquant, qui se distingue par sa rapidité et son puissant jeu de tête, est toutefois convaincu que son équipe a le potentiel pour se mesurer aux meilleurs et ce grâce à un sélectionneur hors du commun : "Rehhagel est un entraîneur très expérimenté, qui ne se laisse pas influencer par les états d'âme des gens autour de lui. Il suit son chemin, c'est quelqu'un de loyal et d'honnête. Sans lui, le football grec ne serait pas où il en est aujourd'hui".
Dans le cadre de la compétition préliminaire pour Afrique du Sud 2010, les choses se déroulent plutôt bien pour la Grèce, puisqu'elle affiche quatre victoires, deux nuls et deux courtes défaites contre la Suisse, qui possède cependant trois longueurs d'avance au compteur. A égalité de points avec la Lettonie, les Hellènes, deuxièmes, devancent celle-ci au classement à la faveur d'une meilleure différence de buts. Ce qui ne suffit pas à les contenter, car depuis leur triomphe d'il y a cinq ans lors de l'EURO, ils ont revu leurs ambitions à la hausse. "Les attentes envers nous sont plus élevées aujourd'hui. Même si notre couronne européenne de 2004 était une grande surprise, en Grèce, les supporters ont placé la barre plus haut. Tout à coup, nous ne faisions plus partie des outsiders, mais des équipes à surveiller."
"Je ne ressens jamais de pression"
Quoi qu'il en soit, Amanatidis garde les pieds sur terre. "Ces exigences sont normales, mais elles sont à côté de la réalité. Qu'il s'agisse de l'EURO ou de la Coupe du Monde, il faut se battre pour obtenir une place en phase finale, car à ce niveau, les adversaires faciles, cela n'existe quasiment plus. Au bout du compte, ce sont de petits détails qui font la différence et déterminent le fait qu'on se qualifie ou non pour ces tournois." De petites choses comme, dans le cas présent, la différence de buts, qui pourrait s'avérer décisive quant à un éventuel accès aux matches de barrage. Or ce domaine est précisément du ressort de la fine gâchette de l'Eintracht Francfort. Mais en 34 matches internationaux, Amanatidis n'a marqué que trois fois pour son pays et il n'a pas encore fait trembler les filets dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
L'attaquant, que Rehhagel voudrait voir plus souvent décisif, ne se fait pas de souci pour autant : "Je ne ressens jamais de pression ! Je pars du principe que c'est le nombre de points qu'on possède à la fin qui compte. Dans cette perspective, nous devrions avoir de bonnes cartes en main avec vingt points si nous finissons deuxièmes du groupe". Un tel optimisme ne peut que donner espoir aux supporters de la Grèce. Il représente en tout cas précisément ce qu'on attend d'un fier Hellène. "Cela fait maintenant longtemps que je fais partie du onze national et je pense que si je suis épargné par les blessures, je pourrais désormais endosser davantage de responsabilités. Je crois en tout cas que je serais capable de jouer un rôle de leader au sein de l'équipe."
Amanatidis aura l'occasion d'en donner la preuve à Athènes. Les hommes de Rehhagel y recevront en effet la Lettonie le 10 octobre puis, quatre jours plus tard, le Luxembourg. La Grèce saura ensuite si elle a obtenu un billet direct pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010, si elle doit disputer les matches de barrage ou si elle doit renoncer à son rêve. Les fans de l'Eintracht Francfort sauront quant à eux s'ils auront l'occasion de voir l'année prochaine leur fier guerrier combattre, souffrir, exploser et jubiler en maillot blanc et bleu sur les pelouses d'Afrique du sud.
fifa.com
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