Du 21 juin au 19 juillet inclus se disputera la CAN 2019 en Egypte. Particularité de cette édition, elle se jouera l'été et avec pour la première fois la participation de 24 nations. C'est donc après 52 matches que l'on connaîtra le digne successeur du Cameroun, vainqueur en 2017 au Gabon. Organisée en format Euro 2016, elle sera divisée en six groupes de quatre pays ; ainsi, les deux premiers ainsi que les quatre meilleurs troisièmes seront qualifiés pour les huitièmes de finale.
Prévue initialement au Cameroun, mais finalement obtenue par l'Egypte à cause de nombreux retards accumulés par le premier pays hôte, la CAN 2019 s'annonce chaude dans tous les sens du terme. Les températures moyennes à cette époque de l'année varient entre 25 et 30 degrés, pouvant même atteindre allégrement les 40 degrés au plus fort de l'après-midi.
Chaude également dans les tribunes, les supporters égyptiens pouvant à juste titre espérer une revanche, eux qui ont vu leurs protégés être battus lors de l'ultime finale il y a deux ans. Ceux-ci se souviendront qu'en 2006, la dernière fois que les égyptiens ont accueilli cette compétition, ils avaient réussi à soulever le trophée. Gageons qu'avec Mohamed Salah en chef de file, le dieu soleil brillera à nouveau sur le Nil et ses 92 millions d'habitants (3e pays d'Afrique). Le Caire, le Caïd ?
Avec une moyenne de près de 2.5 buts par match lors des trois dernières éditions et plus de 2.5 buts par rencontre une fois sur trois, la CAN 2019 devrait au final elle aussi faire la part belle aux attaques. Et le pays organisateur en sera l'artisan principal, un favori logique. Ce géant du football africain peut s'appuyer sur une génération dorée. Portés par tout un peuple, les Pharaons s'articuleront autour de leur vedette Mohamed Salah.
Si le Liverpuldien accaparera forcément tous les regards et les défenses adverses, le septuple champion d'Afrique peut en profiter pour mettre en avant des joueurs de la trempe des Warda, Elneny (Arsenal), Trezeguet (Kasimpasa) et autre Hegazy (West Bromwich). Condamnés à réussir, les Egyptiens, finalistes malheureux en 2017, vainqueurs en 2010, sont bien armés pour remettre les pendules à l'heure. Ensoleillé !
L'opposition sera de plus très peu relevée pour débuter. La RD Congo, sevrée de sacre depuis 45 ans, pêche le plus souvent tactiquement et fait bien trop preuve d'errances défensives récurrentes. Les « Grues » restent peu performantes quant à elle sur la durée même si défensivement l'Ouganda pourra soutenir la comparaison dans ce groupe A où le Zimbabwe du Havrais Tino Kadewere (23 ans), n'ayant jamais passé le premier tour de cette compétition, aimerait bien titiller la deuxième place et créer une belle sensation.
Après deux désertions lors des deux dernières éditions, revoilà les Super Eagles prêts à prendre leur envol en Egypte. En se basant sur un axe offensif très fort, le Nigéria compte bien faire tourner la tête de ses adversaires.
Il faut dire qu'avec la présence des Samuel Chukweze (Villarreal), Alex Iwobi (Arsenal) ou encore Samuel Kalu (Bordeaux), Gernot Rohr ne manquera pas de solutions pour tenter de mettre en place un 3/2/3/2 qui pourrait en déconcerter plus d'un.
L'autre favori dans ce groupe, où Madagascar (108e du classement FIFA) et le Burundi (134e dudit classement) font figure de parent pauvre, la Guinée semble en mesure de rivaliser. Quart de finaliste en 2015, le Syli National comptera notamment sur le Champion d'Europe Naby Keïta (Liverpool), Kamano (Bordeaux) ou Diawara (Naples) pour confirmer une belle phase de qualification (aucune défaite et meilleure défense de son groupe) alors que se profile l'organisation de cette compétition sur ses terres en 2025.
Ce groupe C semble en première lecture plutôt limpide avec deux grosses écuries africaines en lice à savoir le Sénégal et l'Algérie. Les Fennecs ont ainsi une belle carte à y jouer pour prétendre à la première place et ce même si la voie semble royale pour bon nombre d'observateurs pour le Sénégal. Ainsi, les talentueuses stars algériennes que sont Riyad Mahrez (Manchester City), Sofiane Feghouli (Galatasaray) ou Yacine Brahimi (FC Porto) peuvent répondre à l'éclatante équipe sénégalaise composée principalement par Sadio Mané (Liverpool), Kouyaté (Crystal Palace), Sarr (Rennes), Kalidou Koulibaly (Naples) ou Keita Baldé (Lazio Rome) pour ne citer qu'eux …
Pour les Lions de la Teranga et les Fennecs, il ne sera donc pas difficile de débroussailler le Kenya et la Tanzanie, deux nations classées respectivement 105e et 131e du classement FIFA et qui n'ont jamais passé le premier tour de cette compétition africaine.
Ainsi, les Harambee Stars kényans sont de retour après 15 ans sans participation à la CAN. Ils essayeront de créer une sensation sous la poigne de Victor Wanyama (Tottenham), fort de ses cinquante sélections et d'une expérience hors-pair. Pour les Taifas Stars de Tanzanie, l'équation sera finalement simple et consistera à trouver l'énigme d'une première victoire dans ce tournoi relevé, ni plus ni moins. Tâche à priori très ardue dans ce groupe.
Là encore la solution semble abordable au premier abord dans ce groupe D où Marocains et Ivoiriens batailleront pour le leadership, sans pour autant mésestimer l'opposition. Ainsi, en progrès permanents, comme on a notamment pu l'apercevoir lors de la dernière Coupe du Monde en Russie l'an dernier, les Lions de l'Atlas du fin Hervé Renard s'apprêtent à rugir de plaisir.
Sereins et emmenés par l'indémodable Mehdi Benatia (Al-Duhail SC), le Maroc espère que la réussite de son attaquant Hakim Ziyech (Ajax Amsterdam) ne lui fera pas défaut. Le milieu de terrain de 26 ans a ébloui cette saison au sein de la Ligue des Champions, le Real de Madrid ou la Juventus de Turin pourraient en témoigner si besoin en était. L'expérience du sélectionneur, le sorcier blanc (double vainqueur de cette compétition avec la Zambie et la Côte d'Ivoire) sera un atout primordial pour un Maroc toujours très bien discipliné et positionné tactiquement parlant.
Bien évidemment, il faudra redouter en priorité les Ivoiriens du Lillois Nicolas Pépé, auteur dans l'hexagone de 22 buts et 11 passes décisives, et qui compte bien parachever une saison exceptionnelle avec des Nordistes qualifiés pour la prochaine Ligue des Champions.
Il faut toujours se méfier d'une bête blessée selon l'adage et les Eléphants, meurtris dans leur âme ces dernières années, semblent à même de tromper tout ce petit monde cette fois-ci. Pour les « Bafana-Bafana » de Lebo Mothiba (Strasbourg), la sanction devrait être immédiate face à ces deux ténors et que dire de la Namibie, qualifiée in-extremis pour cette compétition et sans aucune star du ballon rond à proprement parler, et pour qui exister serait déjà une victoire en soi.
Les Aigles de Carthage essayeront de déployer leurs ailes bien plus loin que les quarts de finale cette fois, une situation qu'ils tentent désespérément de renverser depuis quinze années désormais. Vainqueur en 2004, la Tunisie d'Alain Giresse espère pour ce faire voir le Stéphanois Wahbi Khazri poursuivre sa belle saison de Ligue 1 (13 buts et 7 passes décisives).
Bien épaulé par Anice Badri (Tunis), Naïm Sliti (Dijon) ou l'étincelant Aymen Ben Mohamed (Tunis), le milieu offensif des Verts devra juste se discipliner et savoir se contenir, lui qui a hérité cette saison dans l'hexagone de dix cartons jaunes et un carton rouge tout de même. Bouillant !
Les Tunisiens se méfieront tout particulièrement des Maliens même si leur palmarès reste désespérément vierge. L'attaquant du FC Porto Moussa Marega portera presque à lui seul les espoirs des supporters des Aigles.
La Mauritanie participera pour la première fois de son histoire à la CAN et sera essentiellement présente afin d'engranger un maximum d'expérience à ce niveau de la compétition. Sous la poigne de l'ancien de l'AJA Corentin Martins, les Mourabitounes tenteront de terminer parmi les meilleurs troisièmes dans le meilleur des cas.
C'est un des groupes les plus relevés de cette compétition africaine au sein de laquelle les Lions indomptables remettent leur titre en jeu en Egypte. Passer cette poule ne sera pas une partie de plaisir mais les hommes de Clarence Seedorf, débarqué à Yaoundé en août 2018, en ont assurément les moyens sur le papier même si avec 37 % de matches nuls au cours des trois dernières CAN, les scores de parité restent légion dans cette compétition.
Le Cameroun s'appuiera donc sur son dernier rempart, le gardien de l'Ajax Amsterdam, Fabrice Ondoa, pour tenter d'étonner une nouvelle fois, épaulé qu'il sera par ses équipiers évoluant en Ligue 1 que sont les Ambroise Oyongo (Montpellier), Stéphane Bahoken (Angers) ou encore Eric-Maxim Choupo-Moting (Paris SG). Vous avez dit indomptables ?
On ne négligera surtout pas le Ghana et sa cruelle réussite dans cette compétition. Car si les Black Stars ont toujours été aperçus dans le dernier carré des six dernières CAN, jamais, ô grand jamais ils n'ont réussi à l'emporter (deux finales et quatre demi-finales).
En perdant face au Kenya lors de la phase de qualification ou en laissant repartir l'Ouganda et le Congo avec un point lors de celle de la Coupe du Monde 2018, le Ghana n'effraie plus autant néanmoins et on attend toujours l'explosion de nouveaux talents qui peinent à convaincre.
Pour les Ecureuils du Bénin, heureux déjà d'être présents, décrocher une première victoire sera leur leitmotiv principal.
Pour la Guinée-Bissau, à peine plus étendue que la Belgique et nantie de moins de deux millions d'habitants, il faudra confirmer pour sa deuxième participation à la CAN. En 2017, au Gabon, le Petit Poucet avait été en effet loin d'être ridicule. Suffisant pour gêner les mastodontes africains ? Surement pas mais comme on dit sur le continent « Si quelqu'un fait semblant de mourir, il faut faire semblant de l'enterrer » - Proverbe afriCAN.