Roland-Garros, du 28 mai au 11 juin 2023.
Deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison, Roland-Garros se déroulera du dimanche 28 mai au dimanche 11 juin 2023. Le fait marquant de cette 122e édition des Internationaux de France est l'absence de Rafael Nadal qui a annoncé son forfait pour le reste de la saison (blessure à la hanche), une première depuis 2004. Tenant du titre et vainqueur à 14 reprises ici, l'Espagnol laissera un vide mais son absence nous offre également un tableau plus ouvert que jamais. Présentation des forces en présence.
Les Favoris
C'est désormais acté, il faudra s'habituer à voir le prodige espagnol dans le haut du classement pour la prochaine décennie à venir, au moins. Plus jeune numéro 1 mondial de l'histoire, Carlos Alcaraz a changé de dimension depuis son premier Majeur remporté à l'US Open l'été dernier. Après un début de saison compliqué à cause d'une blessure à la cuisse qui l'a privée de l'Open d'Australie, Alcaraz s'est bien rattrapé en s'adjugeant notamment deux Masters 1000 (Indian Wells et Madrid), un ATP 500 (Barcelone) et un ATP 250 (Buenos Aires). On notera tout de même son forfait à Monte-Carlo pour des douleurs à la colonne vertébrale. Avec un impressionnant bilan de 30-3 en 2023, Alcaraz se positionne comme le principal favori de cette quinzaine parisienne. Seule ombre au tableau, cette défaite la semaine passée à Rome contre le modeste Marozsan, 135e mondial (6-3, 7-6)... Était-ce lié à un problème physique ou juste un coup de moins bien ponctuel ? La question se pose lorsqu'on connaît le physique fragile de l'Espagnol qui devient tout de suite moins impérial lorsqu'il n'est pas à 100%. Mais difficile de tirer la moindre conclusion au regard de sa régularité affichée tout au long de la saison. Alcaraz est numéro 1 chez les bookmakers, et c'est justifié.
Déjà titré à deux reprises ici, Novak Djokovic sera très attendu. Le Serbe cherchera à remporter un 23e tournoi Majeur pour dépasser Rafael Nadal et ainsi devenir, seul, le joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem. Sacré défi. D'autant plus quand on s'attarde sur ses performances récentes. S'il a parfaitement débuté la saison par un titre à Adelaide suivi d'un sacre à l'Open d'Australie, le joueur de 36 ans a connu un coup d'arrêt puisqu'il n’a pas joué un seul match durant la tournée américaine, la faute à son statut vaccinal (Covid-19). Un manque de rythme qui s'est ressenti depuis l'ouverture de la saison sur terre : une défaite au deuxième tour de Monte-Carlo contre Musetti (21e mondial), suivi d'une élimination encore plus étonnante à Banja Luka contre son compatriote Lajovic (70e), avant de tomber en quart de finale à Rome contre Rune (7e). Un dernier échec qui peut avoir son incidence puisqu'il est passé de la première à la troisième place à l'ATP et pourrait donc se retrouver dans la même partie de tableau qu'Alcaraz à Paris. Visiblement, cette gène au coude censée avoir été soignée juste avant Rome n'était pas complètement guérie, d'où sa décision de ne pas jouer cette semaine pour se préserver un maximum. Les derniers résultats n'ont pas vraiment rassuré mais s'il y a bien un joueur à ne pas enterrer trop vite, c'est bien lui. Surtout quand il a rendez-vous avec l'histoire.
Les principaux Outsiders
Actuellement 5e à l'ATP, Tsitsipas est une valeur sûre du Top 10 depuis plusieurs années maintenant et notamment sur terre battue. Après un début de saison marquée par une finale à l'Open d'Australie, le Grec a connu une période plus compliquée liée à une blessure à l'épaule. Il a retrouvé plus de régularité à l'arrivée de la saison sur terre (quart à Monte-Carlo et Madrid, demi-finale à Rome et finale à Barcelone) mais aucun résultat marquant, lui qui nous avait habitué les années précedentes à débarquer à Roland-Garros avec déjà un ou deux titres dans la besace. Finaliste ici il y a deux ans, Tsitsipas tentera de faire aussi bien mais pas sûr qu'il en ait les moyens au regard de son manque de victoires références cette saison. La fin de collaboration avec son coach Mark Philippoussis annoncé il y a quelques jours n'ajoute rien de rassurant à l'affaire.
Voici l'autre pépite du tennis masculin avec Alcaraz, tous deux de la même génération. Quart de finaliste ici l'an passé, l'actuel 6e mondial semble bien plus armé cette année. Rune a passé un cap depuis sa victoire à Bercy en fin de saison dernière et ses résultats récents sur terre le démontre : titre à Munich et finale à Monte-Carlo et à Rome. Parmi ses victimes, on retrouve de sacrés clients comme Djokovic, Ruud, Sinner ou encore Medvedev. Certes, le Danois est capable de battre n'importe qui lorsqu'il est dans un bon jour mais son caractère bien trempé, s'il parvient à le transcender par moment, lui puise aussi une énergie considérable... Le genre de détail qui peut faire la différence sur un tournoi aussi exigeant physiquement que Roland-Garros.
Alors qu’il n’avait jamais gagné le moindre match à Rome avant cette année, Daniil Medvedev a remporté dans la capitale italienne dimanche son premier titre sur terre battue et son deuxième Masters 1000 de la saison après Miami. Un sacre qui le place au 2e rang mondial et qui lui permet d'éviter Alcaraz, au moins jusqu'à la finale. Une partie de tableau plutôt dégagée donc pour le Russe et un niveau de confiance qu'il n'avait jamais atteint avant d'aborder ce tournoi auparavant. Avec un quart de finale comme meilleur résultat ici (2021), Medvedev, qui n'est pas non plus un grand adepte de la terre battue, était loin de pouvoir espérer quoi que ce soit. Mais les gros progrès réalisés sur cette surface ainsi que la confiance engrangée ces dernières semaines font de lui un candidat crédible au titre aujourd'hui. Le Russe a expliqué avoir fait modifier son cordage pour jouer sur terre et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça semble fonctionner.
Finaliste ici l’an passé, Ruud aurait pu figurer parmi les grands favoris de cette édition mais le 4e mondial, à l'image de sa fin de saison dernière, a connu un début d'année catastrophique, s'inclinant dans 6 de ses 11 premières sorties. Après un sursaut à son retour sur terre à Estoril où il s'adjuge le titre, le Norvégien a rechuté, ne gagnant que deux matches en trois tournois sur le reste de la tournée. Il a cependant réussi à stopper l'hémorragie en atteignant les demi-finales à Rome, battu par Rune. Prometteur avant d’arriver à Paris... mais pas sûr que ce soit suffisant.