
Le Brésil, la France, l'Espagne, l'Argentine ou l'Allemagne et même le Japon postulent à la médaille d'or.
Six matches (4 groupes de 4 où les deux premiers sont qualifiés pour les quarts de finale) - Voilà ce qu'il faudra remporter pour repartir avec la médaille d'or autour du cou à l'issue du tournoi de football des Jeux olympiques d'été de 2020, reportés en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19 et donc reprogrammés du 22 juillet au 7 août 2021 prochain. Jouée au Japon dans sept stades répartis dans six villes (allant de Tokyo, à Yokohama, en passant par Kashima ou Sapporo), cette vingt-septième édition d'une épreuve de football aura la particularité de se disputer à huis clos.
Limité aux équipes nationales espoirs composées uniquement de joueurs âgés de moins de 24 ans, le tournoi peut toutefois y voir trois joueurs plus âgés autorisés à rejoindre les différents groupes. Par contre, les JO ne faisant pas partie des dates FIFA (et c'est bien dommage), les clubs ne sont pas tenus de libérer leurs joueurs pour ledit tournoi. Dès lors, les sélectionneurs ont dans l'ensemble rencontré énormément de difficultés à "recruter" des joueurs compétents et à créer de toutes pièces une équipe nationale compétitive. Ce fut le cas de Sylvain Ripoll et de ses 18 joueurs mais pas que ... Les Bleuets, après la déception de l'élimination au cours des quarts de finale de l'Euro espoirs, nous doivent donc un rachat mais ils ne courront pas seuls sur Tokyo et la sélection brésilienne pourrait leur voler la vedette et encore une fois savoir aller au bout d'une aventure hors du commun ... Salsa kiri.
Brésil
Les matches du Brésil du groupe D :
- 22 Juillet : Brésil / Allemagne au Yokohama Stadium
- 25 Juillet : Brésil / Côte d'Ivoire au Yokohama Stadium
- 28 Juillet : Arabie Saoudite / Brésil au Saitama Stadium
Si l'OM n'a pas voulu céder sa nouvelle recrue Gerson et que la formation brésilienne prise par André Jardine (41 ans et passé par les jeunes de l'Internacional, du Gremio, de Sao Paulo et plus récemment par le U20 brésilien) sera aussi privée des Madrilènes Vinicius Junior et Rodrygo, la Seleçao reste un must dans le monde du ballon rond.
Si à l'instar des Bleus, le Brésil a rencontré beaucoup de difficultés à créer un groupe, la composition sur le papier de cette Seleçao interpelle et le nom de Richarlison (Everton) émerge après une Copa America plus ou moins réussie et malgré la fatigue d'une interminable saison. Ainsi, le CBF (le pendant de la FFF), l'instance du football brésilien, s'est aussi opposé aux refus des plus grands clubs européens de lâcher leurs stars à Tokyo. Ainsi, alors qu'on espérait Marquinhos ou Neymar, les stars parisiennes resteront bel et bien bloquées dans la capitale hexagonale.
Toutefois, la sélection brésilienne n'en demeure pas moins avec des noms de prestige et son attaque a de quoi effrayer bon nombre de défenses. Ainsi, on notera la présence d'Antony (Ajax Amsterdam), de Matheus Cunha (Hertha Berlin), de Gabriel Martinelli (Arsenal) ou encore du madrilène Reinier. Autre nom ronflant celui de l'expérimenté et mondialement connu Dani Alves. L'ancien latéral droit de 38 ans du FC Barcelone, de la Juventus ou du PSG est là pour encadrer la fougue de la jeunesse brésilienne.
En stage de préparation en Serbie, la sélection nationale olympique du Brésil et ses 19 joueurs se sont mesurés aux Émirats Arabes Unis le 15 juillet dernier dans un dernier test réussi et remporté 5-2 par des Brésiliens dominateurs en seconde période. Avant de débuter directement dans son groupe D avec une entrée en lice délicate face à l'un des favoris, l'Allemagne (cote à 6.5 sur PMU.fr), puis d'enchainer avec la Côte d'Ivoire et de conclure avec l'Arabie Saoudite, les Brésiliens étaient basés à Novi Sad, à 50 minutes de la capitale Belgrade, où le groupe a surtout réalisé un travail technico-tactique en laissant un peu de côté le physique.
Lors de ses entrainements, André Jardine a surtout insisté sur les différents positionnements tactiques de son équipe et a parfait la construction de phases de jeu offensives avec des joueurs talentueux à ce poste en occultant ainsi volontairement l'impact physique. En partance pour le Japon à l'aube du 16 juillet, le Brésil détient ainsi de fortes chances de pouvoir conserver un titre olympique acquis en 2016 au pays avec Neymar et Marquinhos, héros d'alors et qui ne figurent donc pas sur la liste après une longue année conclue par la Copa America pour l'équipe A. Le Lyonnais Bruno Guimaraes sera quant à lui bel et bien de la partie. On se doit donc de croire que la Seleçao entrera au mieux dans la danse de ce tournoi qu'elle compte bien mener à sa guise, elle en a les moyens, aux joueurs de nous emmener dans leurs pas. Salsa !
La liste du Brésil : Gardiens : Brenno (Gremio), Santos (Athletico Paranaense), Lucao (Vasco da Gama) - Défenseurs : Dani Alves (Sao Paulo), Gabriel Menino (Palmeiras), Guilherme Arana (Atletico Mineiro), Abner (Athletico Paranaense), Gabriel Magalhaes (Arsenal), Nino (Fluminense), Diego Carlos (Séville), Bruno Fuchs (CSKA) - Milieux de terrain : Bruno Guimaraes (Lyon), Matheus Henrique (Gremio), Claudinho (Bragantino), Douglas Luiz (Aston Villa), Douglas Augusto (PAOK), Reinier (Borussia Dortmund) - Attaquants : Antony (Ajax), Matheus Cunha (Hertha Berlin), Paulinho (Bayer Leverkusen), Martinelli (Arsenal), Richarlison (Everton)
France
Bien évidemment les Bleuets ne seront pas seuls dans la compétition, les favoris espagnols (cote de 3.20 assez logique avec Unai Simon, Eric Garcia, Pau Torres, Pedri, Dani Olmo et Mikel Oyarzabal rien que ça), les tenants du titre brésiliens (cote de 3.40), les toujours rugueux allemands (cote de 6.5) voire les techniques argentins (cote de 8.5) seront de redoutables concurrents à n'en pas douter, mais la formation concoctée avec difficultés par Sylvain Rispoll aura du répondant et certains arguments à faire-valoir afin de redorer son blason légèrement décoloré.
Pour ce faire, les Bleuets entreront en compétition le 22 juillet à 10 heures du matin (heure française) contre le Mexique puis affronteront ensuite l'Afrique du Sud et termineront avec le pays hôte le Japon. Anciens coéquipiers à l'Olympique de Marseille et désormais joueurs des Tigres de Monterrey au Mexique, André-Pierre Gignac (35 ans) et Florian Thauvin (28 ans) seront bel et bien de la partie à Tokyo. Finaliste de l'Euro 2016 et auteur d'un poteau inoubliable contre le Portugal en finale, APG a disputé son dernier match avec la sélection française pour les qualifications à la Coupe du Monde 2018. Florian Thauvin, sacré champion du monde en Russie en 2018, retrouve le maillot bleu après une saison difficile avec l'OM faite de blessures notamment. Il n'avait plus été appelé par Didier Deschamps depuis juin 2019.
Au final, la liste concoctée par Sylvain Ripoll a fière allure dans son ensemble et ce malgré les réticences de plusieurs clubs à lâcher leurs joueurs. Ainsi, on notera la présence du Lyonnais Maxence Caqueret, du champion Lillois Jonathan Ikoné, du Monégasque Benoît Badiashile, auteur d'une belle saison sur le Rocher ou encore d'Eduardo Camavinga, aperçu en A en Ligue des Nations notamment, et deuxième plus jeune buteur de l'équipe de France. Optimiste, le sélectionneur se doit donc de l'être à la vue d'un groupe solide et expérimenté qui devra néanmoins se sortir de trois premiers matches moins aisés qu'on pourrait le penser.
Depuis 1996 et les jeux à Atlanta, c'est ainsi la première fois que les Bleuets participeront aux Jeux olympiques. Avec un groupe composé d'une telle mixité, Sylvain Rispoll a du jouer des coudes pour se faire sa place et faire de la place pour tout le monde afin d'avoir un effectif compétitif en trois semaines seulement. Mais les Français vivent très bien et le positivisme qui se dégage du groupe se traduit sur le terrain où les joueurs affichent une grande détermination à aller chercher cette belle performance que tout le monde espère et attend logiquement à la vue de la liste établie. Il faut dire qu'avec les deux anciens Olympiens, le Montpelliérain Téji Savanier (29 ans) ne dépareillera pas afin d'apporter sa vista à un groupe bleuté qui n'en manquera assurément pas.
Emballés à l'idée de défendre le maillot tricolore, ces trois locomotives peuvent pousser l'équipe dans ses derniers retranchements à aller très haut dans la compétition où on attend forcément d'eux monts et merveilles. L'allure est donc belle, reste à savoir si les intentions en mots se traduiront en résultats sur le terrain, on ne voit pas pourquoi il en serait autrement même si le groupe est très relevé. Relevé mais abordable avec trois premiers matches de poule disputés dans la même région, Saitama et Yokohama étant dans la banlieue de Tokyo, à une trentaine de kilomètres de la capitale.
Après un stage de cinq jours à Clairefontaine, les Bleus se sont envolés pour Tokyo le 10 juillet dernier afin de s'acclimater doucement à la chaleur asiatique et n'ont disputé qu'un match amical vendredi dernier contre la sélection olympique locale à Seoul (remporté 2/1 avec 14 tirs et des buts de Kolo et Mbuku) puis sont remontés dans l'avion pour le Japon samedi dernier.
Il ne faudra pas rater le premier gros morceau mexicain, habitué aux Jeux olympiques, vainqueur en 2012 contre le Brésil de Neymar d'ailleurs, doté d'une grinta indéniable et d'un talent naturel, afin d'aborder au mieux le Japon notamment, qui chez lui, saura montrer qu'il progresse constamment. Il faudra se méfier dans une moindre mesure de l'Afrique du Sud avec des nations africaines souvent au rendez-vous dans ces tournois là où on les attend le moins parfois. En un mot comme en cent, même si le fait de jouer à Tokyo permettra d'avoir moins de déplacements que dans certains groupes et de se situer au coeur de l'évènement, il faudra savoir tirer profit de cet avantage afin de terminer premier de ce groupe et d'attendre ainsi en quart de finale le deuxième du groupe B composé de la Roumanie, du Honduras, de la Corée du Sud et de la Nouvelle-Zélande. 1-2-3 Partez, Bluffez-nous les Bleus !
La liste des Bleus :
Gardiens : Paul Bernardoni (Angers), Gautier Larsonneur (Brest) - Défenseurs : Benoît Badiashile (Monaco), Anthony Caci (Strasbourg), Pierre Kalulu (AC Milan/ITA), Niels Nkounkou (Everton/GBR), Clément Michelin (Lens), William Saliba (Arsenal/GBR), Malang Sarr (Chelsea/GBR) - Milieux : Eduardo Camavinga (Rennes), Maxence Caqueret (Lyon), Jonathan Ikoné (Lille), Téji Savanier (Montpellier), Florian Thauvin (Monterrey/MEX), Lucas Tousart (Hertha Berlin/ALL) - Attaquants : André-Pierre Gignac (Monterrey/MEX), Amine Gouiri (Nice), Randal Kolo Muani (Nantes), Arnaud Nordin (Saint-Etienne) - Réserviste : Maxence Prévot (g.) (Sochaux/L2)
Les matches de la France du groupe A :
- 22 Juillet : Mexique / France au Tokyo Stadium : France gagne à 1.80
- 25 Juillet : France / Afrique du Sud au Saitama Stadium
- 28 Juillet : France / Japon au Yokohama Stadium
Pierre-André Gignac
Retour à la PAG !
André-Pierre Gignac, né le 5 décembre 1985 à Martigues, entamait sa carrière professionnelle en Ligue 2 au FC Lorient en 2004. En 2005, il est prêté au Pau Football Club en National, puis signe en 2007 au Toulouse FC, club de Ligue 1 avec lequel il remporte déjà en 2009, le titre de meilleur buteur de Ligue 1. A l'été 2010, il rejoint l'Olympique de Marseille avec lequel il est vice-champion de France de Ligue 1 en 2011 et 2013 et vainqueur de la Coupe de la Ligue en 2011 et 2012. Depuis 2015, il évolue dans le championnat mexicain, au Tigres UANL avec lequel il a atteint la finale de la Copa Libertadores en 2015 puis a remporté le Tournoi d'ouverture du championnat à trois reprises (2015, 2016 et 2017), le Tournoi de clôture du championnat (2019), deux Supercoupe du Mexique (2017 et 2018) et la Ligue des champions de la CONCACAF 2020 après trois finales perdues (2016, 2017 et 2019). Rien que ça, excusez du peu ...
Couronné attaquant de l'année CONCACAF en 2017, il devient en 2019 le meilleur buteur de l'histoire des Tigres UANL avec 105 réalisations. Le 22 novembre 2020, il inscrit un doublé contre Toluca et devient avec 125 réalisations le meilleur buteur européen de l'histoire du championnat mexicain, dépassant l'Espagnol Isidro Langara. Avec l'équipe de France, il dispute la Coupe du monde 2010 et atteint la finale de l'Euro 2016. Voilà donc un dossier bien rempli que les plus jeunes envient.
Qui est André-Pierre Gignac ? Une icône ? Au Mexique assurément !
Cinq ans et demi après son arrivée sur le sol mexicain, André-Pierre Gignac est une icône quasi absolue des Tigres de Monterrey. Qualifiés cette année pour la finale de la Coupe du monde des clubs au Qatar et perdue 1-0 face au Bayern Munich, les Mexicains sont amoureux et l'idylle n'est pas prête de se terminer de sitôt.
L'attaquant français de 35 ans a parfaitement réussi son intégration, transformée depuis en culte. Ce coup de foudre date de juin 2015. Alors âgé à l'époque de 29 ans, l'ancien Marseillais sort de la meilleure de ses cinq saisons sous le maillot phocéen avec Marcelo Bielsa aux manettes. Arrivé libre de tout contrat dans la troisième plus grande ville du Mexique, le Français surprend tout le monde sur ce choix un tantinet audacieux.
Dans la force de son âge à cette époque et auréolé d'un titre de deuxième meilleur buteur de Ligue 1 (21 buts), derrière le Lyonnais Alexandre Lacazette (27) et devant Zlatan Ibrahimovic (19), Gignac a entamé fin 2018 les démarches pour obtenir la nationalité mexicaine. Véritable roi de Monterrey, il n'est plus loin de devenir un Dieu, rien que ça, en même temps qu'en août 2019, il devient le meilleur buteur de l'histoire de son club, totalisant 147 réalisations et 35 passes décisives (en 246 matches), toutes compétitions confondues, au printemps dernier. APG est également le meilleur buteur européen de toute l'histoire de la LigaMx. N'en jetez plus, la statue arrive, pour toujours.
Pourquoi a-t-il les moyens de porter la France très haut aux J.O de Tokyo cet été !
Véritable leader au Mexique, l'attaquant français s'est remarquablement intégré dans le groupe des Bleus où à l'entrainement il s'est révélé être le plus chambreur de tous. Expérimenté, il sait qu'il est la figure emblématique de l'équipe et aime à 35 ans cet état de fait. Complice déjà à Monterrey avec les Tigres et Florian Thauvin (28 ans), Gigi est de suite allé au contact de la jeunesse afin de s'imbiber de leur fougue voire aussi de leurs appréhensions de l'évènement. Le grand frère sur le terrain semble à même avec sa belle mentalité de guerrier d'inculquer certaines valeurs à n'en pas douter.
Quant à lui, il sera servi sur un plateau. Il est apparu largement affuté déjà comme on a pu le voir à l'entrainement, avec des Tigres de Monterrey déjà sur le terrain depuis plusieurs semaines, quand ses coéquipiers étaient encore en vacances. Même à 35 ans, il a semblé voler au-dessus des autres à Clairefontaine où il a enchainé dès la descente de l'avion des frappes solides et moult lucarnes côté droit le plus souvent.
Assuré dans son jeu, dans son style et lors de ses interventions orales, Gignac est heureux et cela pourrait se voir rapidement sur le terrain, lui qui a été contacté dès janvier par Sylvain Ripoll et qui n'a pas tardé à donner son accord, n'ayant plus été sélectionné avec les Bleus depuis 2016. Ayant vite fait comprendre à son club que c'était un rêve et un objectif, les Tigres ont laissé l'ex avant-centre olympien libre cet été de porter haut les couleurs françaises au Japon. Avec les jeunes talents en Bleus à ses côtés, nul doute qu'il aura à coeur de faire rentrer la balle à plusieurs reprises dans le fond des filets en s'aidant cette fois d'un poteau magique et non maudit (celui de la finale de l'Euro 2016 face au Portugal) afin de ramener une breloque autour du cou d'un or que les Incas lui envieraient pendant longtemps. Le Sphinx Gignac va renaître de ses cendres. Chaud bouillant !