Quid des favoris au cours de ces quarts de finale de la Coupe du Monde ?

Brésil et France sont les deux rescapés des favoris de la compétition mais les outsiders sont en embuscade.

Brésil et France sont les deux rescapés des favoris de la compétition mais les outsiders sont en embuscade.

Après des huitièmes de finale serrés où trois matches nuls furent à déplorer aux côtés de quatre victoires avec un but d'écart, tout semble possible encore une fois alors que huit nations lorgnent logiquement sur le dernier carré de cette prestigieuse compétition. Angleterre et Croatie d'un côté, France et Brésil de l'autre, qui décevra, qui confirmera ? Telles sont les questions principales. Pour celles subsidiaires, qui de la Russie, la Suède ou l'Uruguay surprendra ?

Uruguay - France

Parier2,50France gagne sans rien encaisser

Pour le compte du quart de finale opposant le France à l'Uruguay, les Bleus, offensifs à souhait et ayant montré de réelles dispositions physiques, sont en mesure de continuer leur parcours même si l'opposition sera cette fois plus relevée à n'en pas douter que face à l'Argentine.

En effet, qui n'a pas vu ce que les Français ont montré face à l'Albiceleste ? Lors d'un match intense où les Bleus ont dominé de la tête et des épaules la majeure partie de la rencontre, Kylian Mbappé a éclaté au grand jour et ce jeune joueur au talent indéniable s'est inséré dans la cour des grands. Sa performance face aux Argentins l'a faite entrer définitivement dans un autre monde, tout comme le but de Benjamin Pavard, incroyable de pureté. Celui qui est désormais surnommé 'le 37' pour avoir déboulé à 37 km/h au cours du match est devenu aussi le deuxième plus jeune joueur à inscrire au moins deux buts dans un match du Mondial derrière un certain Pelé. Si la comparaison est flatteuse et pourrait s'arrêter là, ce qu'a réalisé Mbappé sort réellement de l'ordinaire.

Alors que les plus grands noms du football ne sont pas entrés d'un coup d'un seul dans le panthéon de ce sport, Kylian Mbappé, après avoir défrayé la chronique l'an passé avec un transfert au montant record pour le club de la capitale, a réussi à marquer de son empreinte un match capital en même temps qu'il remplissait les pages de tous les journaux de la planète, étant notamment encensé par ceux sud américains où il était comparé à El Phenomeno Ronaldo (41 ans). Les matches à élimination directe ont cette faculté de laisser une trace indélébile dans le subconscient collectif, rassemblant toutes les émotions en un bref instant. A dix neuf ans il détient des statistiques incroyables et si élogieuses qu'il est impossible de ne pas le comparer au roi Pelé ni même de penser qu'il sera encore plus mature dans deux ou quatre ans. Quelle aubaine pour les Bleus ...

Mais il faudra confirmer face à un bloc extrêmement bien en place celui de l'Uruguay. Après un doublé retentissant face au Portugal, Edison Cavani a ressenti une grosse gêne au mollet le faisant quitter ses partenaires prématurément et c'est tout un peuple qui sera raccroché à la décision médical qui arrivera en début de semaine le concernant Si l'élongation est confirmée, le coup serait énorme pour l'attaque de l'Albicéleste et peut-être fatal. Mais, rugueux, athlétiques, parfois volontairement chambreurs car expérimentés, les Uruguayens ont les moyens de mettre la pression sur les Français.

Il faudra compter sur les quelques timides erreurs laissées de ci de là au cours d'un match afin de prendre à revers la défense uruguayenne extrêmement bien en place. Collant dans les duels au sein d'un 4/4/2 très bien maîtrisé, l'Uruguay ne fera aucun cadeau et les espaces seront limités pour l'attaque hexagonale. Il faudra combattre chaque seconde pour chaque mètre carré de terrain. Mais si Antoine Griezmann parvient enfin à faire des étincelles notamment avec son compère Giroud, dès lors, l'attaque des Bleus sera irrésistible, nantie qu'elle est d'un Mbappé surpuissant et prenant sur lui deux défenseurs au moins. Ainsi, s'il faudra assurément surveiller le forfait de Cavani qui se profile à l'horizon, les Bleus auront vraiment une belle carte à jouer afin d'accéder au dernier carré à force d'union et d'abnégation, deux cartes maitresses qu'ils détiennent et qu'ils devront abattre quatre-vingt dix minutes durant tout en conservant les cages d'Hugo Lloris intactes. Plausible.

Les compositions probables :

France : Lloris, Pavard, Varane, Umtiti, Lucas Hernandez, Kanté, Pogba, Mbappé, Griezmann, Tolisso, Giroud
Absent : Matuidi (suspendu)

Uruguay : Muslera, Laxalt, Godin, Gimenez, Caceres, Vecino, Torreira, Nandez, Bentancur, Suarez, Stuani
Absent : Cavani (incertain)

Brésil - Belgique

Parier2,17Brésil gagne

Vendredi soir à Kazan, Brésil et Belgique vont en découdre et ce quart de finale promet logiquement d'être très prolifique en buts à la vue des attaques en présence sur la pelouse sur le coup de 20 heures. Néanmoins, la Seleçao a montré bien plus d'assises défensive, collective et offensive et sera retenue en priorité.

Montant en progression, les Brésiliens sont réellement les seuls à avoir poser leurs jalons de favoris à la victoire finale sans que cette situation ne souffre d'aucune contestation. C'est ainsi qu'ils sont venus à bout, avec un certain contrôle tout au long du match, d'une formation mexicaine pourtant difficile à manier. Plutôt impressionnante d'équilibre, la Seleçao peut prétendre à sa sixième étoile après quatre rencontres où elle n'a encaissé qu'un seul but (par la Suisse et sur coup de pied arrêté) et donc prouvé sa solidité. Puissants, les Brésiliens ont encore scoré par deux fois face à la Tri ne révélant presque aucun défaut.

Les voilà donc pour la septième fois de suite à ce stade de la compétition. Pour ce faire, ils s'appuient donc notamment sur une défense de fer. Car en phase finale, ce sont les défenses qui font gagner et celle du Brésil est l'une sinon la meilleure des huit restantes. Avec un Thiago Silva resplendissant, cette arrière-garde n'a concédé que cinq tirs cadrés contre elle depuis le début des hostilités. Trop peu pour l'inquiéter. Protégé par le verrou Casemiro, la charnière est solide et immuable. Et Tite insistera toujours sur ce point ayant l'aval de tous ses joueurs. Doté d'une attaque aux ailes parfaites, le Brésil restera toujours dangereux devant avec le classique Neymar et le nouveau Willian, qui a enfin commencé sa coupe du Monde. Juste techniquement et doté d'accélérations enfin tranchantes, Willian a fait un match plein, étant impliqué également dans les tâches défensives. Seul Gabriel Jesus inquiète avec une prestation fade, la quatrième de suite, sans aucun but marqué mais sa polyvalence est importante pour l'équilibre de l'équipe.

Au final, on le sent, les points forts sont nombreux et seule l'absence pour suspension de Casemiro sera préjudiciable lors de ce quart de finale face aux Belges. Si ceux-ci ont passé l'obstacle japonais en réalisant un ippon dans les dernières secondes à leurs adversaires, la qualification fut périlleuse. Menés 2/0, les Diables Rouges ont longtemps cru impossible une remontada peu probable. Et pourtant. C'est une victoire historique car cela faisait 52 ans qu'une équipe menée de deux buts n'avait pas réussi à se qualifier dans le temps réglementaire dans une phase finale de coupe du Monde (1966 avec le Portugal), c'est dire que la performance des équipiers de Lukaku n'est pas anodine même si elle dépend logiquement un peu trop de la forme d'Eden Hazard (impliqué sur 19 buts en 18 matches sous la houlette de Roberto Martinez).

Elle révèle en tout cas un état d'esprit irréprochable et une abnégation de chaque instant qui compense un 3/4/3 encore friable comme on l'a encore vu à maintes reprises lundi dernier face aux Japonnais. Les joueurs du plat pays détiennent ainsi quand même des ressources insoupçonnées jusque là, du moins pas aperçues à un tel niveau, montrant de la maturité face au danger nippon. Toutefois, leurs nombreuses carences défensives montrées en début de semaine ne devraient pas en si peu de jours s'améliorer. Les espaces seront nombreux et les brèches ouvertes seront une aubaine au sein desquelles se fera un malin plaisir de s'engouffrer l'attaque auriverde.

Les compositions probables :

Brésil : Alisson, Marcelo, Miranda, Silva, Fagner, Coutinho, Fernandinho, Paulinho, Neymar, Firmino, Willian
Absent : Casemiro (suspendu), Costa (blessé), Marcelo et Danilo (incertains)

Belgique : Courtois, Alderweireld, Kompany, Vertonghen, Meunier, de Bruyne, Witsel, Chadli, Mertens, Hazard, Lukaku

Suède - Angleterre

Parier3,40Match nul

Voilà un quart de finale de Coupe du Monde opposant deux nations qui n'ont réellement pas impressionné cette semaine et qui pourraient bien, avancée de la partie aidant, ne pas parvenir à se départager dans le temps réglementaire dans ce sens.

En effet, les Three Lions d'abord n'ont pas laissé une trace indélébiles lors de leurs différentes sorties depuis le début de la compétition, loin s'en faut, et notamment dernièrement face à la Colombie. C'est ainsi que mardi dernier, les partenaires d'Harry Kane sont restés fébriles dans leur ensemble même si l'entame de match les a montrée dominateurs; dans tous les cas, la malédiction est brisée. Les Trois Lions restaient ainsi sur 6 défaites lors de leurs 7 dernières séances des tirs au but (Euro et Coupe du Monde confondus) et n'avaient pas connu telle victoire finalement depuis 1966 quand ils gagnaient cette compétition.

Si elle dominait globalement son sujet face aux Cafeteros, l'Angleterre se déréglait en fin de rencontre, tant est si bien qu'après avoir mené à l'heure de jeu, elle se fit rejoindre sur le fil par un but sur l'ultime action des Colombiens. A force de reculer lors des dix dernière minutes, les Anglais ont donné littéralement l'égalisation à leurs adversaires qui n'en demandaient pas tant finalement. En prolongations, ce n'est que seconde période que les Anglais remettaient le pied sur le ballon, en conservant la balle, sans jamais être dangereux pour autant. Sans imagination et en ne s'en remettant qu'à la classe de leur sauveur Kane (9 fautes provoquées), les hommes de la Reine inquiétaient. Son Capitaine émerge de ce marasme et peut quant à lui se targuer d'avoir marqué à chaque fois lors de ses six derniers matches internationaux, une performance jamais réalisé par un Anglais depuis 1939, un signe de la forme insolente du leader outre-Manche.

Dès lors, on pourrait bien croire que les Suédois disposent d'une belle carte à abattre sur le tapis de Samara afin de les contrarier bien plus longtemps que prévu. Nanti d'un Emil Forsberg en grande forme et (unique) buteur face à la Suisse, confirmant sa belle saison à la tête de l'attaque de Leipzig où en 2017 il avait battu un record en Bundesliga avec 22 passes décisives en championnat, les Vikings, sans prétention ni stars, sont parvenus à leur fin. Non sans mal néanmoins. Plus à l'énergie et au courage qu'en technique et en finesse, les Suédois sont en quart de finale pour la première fois depuis 24 ans et n'ont encaissé qu'un seul but depuis leurs six derniers matches et depuis le début de cette compétition, signe d'une nation désormais bien en place et extrêmement difficile à bouger.

La sélection scandinave est au point et détient un état d'esprit d'implication et de don de soi qu'il est rare d'apercevoir à ce niveau de la compétition finalement pour un représentant européen. Un collectif sans faille s'entrechoque avec des individualités si elles ne sont effacées pour le moins timides. Mais ce 4/4/2 instauré par Jane Andersson résiste à tout car personne ne tente de dribbles périlleux ou sort du strict schéma tactique mis en place avec conviction par le sélectionneur. Avec un attaquant Toivonen plus cantonné à un rôle de trublion en milieu de terrain qu'à gêner les défenses adverses par exemple, il est vrai que le jeu suédois contourne le terme spectaculaire avec une réelle efficacité. En cohérence avec une condition physique parfaite, les Suédois s'installeront devant les Anglais avec la ferme intention de poursuivre l'aventure russe en gênant parfaitement une formation de Gareth Southgate quant à elle en peine à trouver les failles adverses tant elle tourne parfois trop autour du pot. Pas de pot.

Russie - Croatie

Parier2,80Croatie gagne sans rien encaisser

Dans cet autre quart de finale de coupe du Monde en Russie, le pays organisateur recevra si on peut dire la Croatie, au sein d'un duel qui devrait cette fois laisser place au jeu croate pouvant rapidement se mettre à l'abri dans le match où la possession du ballon sera leur.

Car si les Croates sont passé par une belle porte dimanche dernier, cette victoire aux forceps peut leur donner l'élan nécessaire à progresser même si physiquement ils ont demandé à souffler plusieurs fois au sein d'une partie âpre et disputée. Légitimes favoris après trois victoires de suite en phase de poule, les Vatreni s'attaquaient confiants aux rugueux Danois. Finalement, ils durent s'en remettre à un grand Subasic dans leurs cages pour s'imposer lors d'une crispante séance de tirs au but. Comme en 2016, la Croatie a failli faire une Croatie : être une des meilleures équipes de la première phase et décevante comme en France en huitième de finale. A l'inverse de l'Euro cette fois, les Croates sont passés non sans être très loin d'une nouvelle et grande fausse joie.

Au sein d'un match soporifique à souhait, où personne ne parvenait à dicter sa loi, dans un jeu austère et sans aucune vie, la Croatie avait l'occasion de prendre les devants en première période avant de s'éteindre progressivement par la suite, comme tétanisée à l'idée de décevoir une nouvelle fois à ce stade de la compétition, laissant même le ballon en seconde période aux Danois. Incompréhensible. Face à un bloc soudé, uni et rugueux, il est vrai que la tâche ne s'annonçait pas aisée mais elle fut encore bien plus complexe que prévue dans un match trop peu rythmé pour les Croates. C'est bien ce qu'ils pourront une nouvelle fois découvrir devant leurs crampons ce samedi, mais cette fois ils sont prévenus depuis belles lurettes.

Car la Sbornaya a réussi à sortir l'Espagne même si la manière ne rimait pas avec le considérable exploit. Poussée par les supporters du plus grand pays du monde, la Russie ne poussait rien, attendait sagement, soudée dans un bloc immuable que les 80% de possession du ballon et plus de 1000 passes réussies par la Roja ne désolidarisèrent très peu voire quasiment jamais. Sans pratiquer évidement un grand football, les Russes ne cachaient jamais que cette tactique ne leur déplaisait pas même si elle faisait clairement bien trop une mauvaise publicité au ballon rond. Mais la Russie est-elle capable deux fois de suite de tenir cette organisation tactique qui demande aux hommes de compenser à chaque instant les erreurs des autres ? Pas si sur - Avec une défense à cinq et l'attente d'un coup franc, d'un corner et sans se livrer, la consigne sera une nouvelle fois simpliste, patienter jusqu'au à ce que l'adversaire ne commette une faute. Si celle-ci tarde à venir, elle pourrait au contraire profiter à la Croatie pour enfin montrer que tous les talents qui la compose puissent enfin évoluer à leur meilleur niveau. La victoire leur tend les bras, à eux de le prouver dans les crampons également, le tout sans prendre aucun but de la part du pays organisateur qui aura fait le travail quoiqu'il arrive désormais.

Les compositions probables :

Russie : Akinfeev, Kudryashov, Ignashevic, Kutepov, Fernandes, Zobnin, Gazinskiy, Cheryshev, Golovin, Samedov, Dzyuba
Absent : Dzagoev (blessé)

Croatie : Subasic, Vrsalijko, Vida, Lovren, Strinic, Rebic, Modric, Brozovic, Rakitic, Perisic, Mandzukic