L'OM FAIT SA FÊTE AU LEADER
(Par David MICHEL (à Marseille) et Bruno RODRIGUES)
Pour la première fois depuis dix ans, l'Olympique de Marseille a dominé le leader Lyon sur sa pelouse (3-1), dimanche soir. Si l'OL conserve six points d'avance sur Bordeaux, l'OM se devait de l'emporter pour rester dans la roue du troisième Nancy, qui s'est défait du Paris-SG un peu plus tôt (1-0). Le club de la capitale retourne dans la zone rouge.
L'OM a vaincu le signe indien
A défaut d'être riche, populaire, gorgé de stars et irréprochable sur comme en dehors du terrain, le Championnat de France offre cette saison un suspense à tous les étages. A six journées de la fin, Bordeaux conserve encore une chance pour le titre, le Paris-SG vit au quotidien avec le spectre de la L2 et la troisième place qualificative pour la Ligue des champions propose une palpitante lutte à distance entre Nancy, tombeur du PSG (1-0), et Marseille. L'OM est au contact des Lorrains avec toujours trois points de retard grâce à son éclatant succès dimanche soir en clôture sur Lyon (3-1). Intraitables en défense pour le retour de Rodriguez et réalistes en attaque avec des étincelles de Cissé et Niang, auteur d'un doublé, les hommes de Gerets sont les seuls à se payer l'OL deux fois cette saison en L1. L'OM a enfin réussi à vaincre le signe indien, lui qui n'avait plus dominé le leader sur sa pelouse en L1 depuis dix ans. Cette défaite lyonnaise sonne comme un coup d'arrêt après une belle série de six victoires de rang. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, les sextuples champions de France sont repartis du Boulevard Michelet avec deux joueurs blessés : Toulalan (7e) et Fred (28e).
Tout s'est joué en première période, autour de la demi-heure de jeu. Nasri a d'abord fait grimacer le Vélodrome en ratant l'immanquable (13e) avant de se racheter en offrant une passe décisive à Cissé, qui n'a pas manqué la cible d'un tir en force dans la lucarne de Coupet (26e). Une poignée de secondes plus tard, l'avant-centre a idéalement servi Niang, bien placé pour pousser l'offrande au fond des filets (28e). Le Vélodrome a alors exulté mais il devenait évident qu'il ne fallait pas sous-estimer la capacité de réaction des Lyonnais, toutefois pas franchement dans leur assiette. Si Juninho, autrefois inspiré au Vélodrome, a manqué ses innombrables tentatives directes sur coup de pied arrêté, il a relancé l'OL avec un coup franc, dévié dans son camp par Cana sous la pression de Boumsong (45e). Mais dès la reprise, l'OM a enfoncé le clou avec sa vedette Niang. Le Sénégalais a sauté plus haut que son garde du corps Källström pour le troisième but (53e). Cette fois, les jeux étaient faits. Marseille était sur son nuage et ne lâchait rien, Lyon était maudit (63e et 88e) et du coup bien redescendu sur terre.
Nancy enfonce Paris
D'un extrême à un autre au classement, Paris a également été sonné... Malgré un match sérieux, malgré plusieurs occasions franches, et notamment un nouveau but refusé à Pauleta pour un hors jeu inexistant (après celui contre Strasbourg, mercredi), le Paris-SG a concédé à Nancy sa cinquième défaite consécutive à l'extérieur (0-1). Résultat, le club de la capitale se retrouve 18e et premier relégable, devancé par Toulouse à la différence de buts. Réaliste, l'ASNL a fait la différence grâce à Fortuné, de la tête, sur un service parfait de Sauget (68e), pour préserver ses trois points d'avance sur Marseille. Chacun a eu sa mi-temps. La première aura été parisienne. Après un premier quart d'heure où elle n'a pas vu le ballon, l'équipe de la capitale s'est peu à peu installée dans la partie, et aurait certainement mérité de rentrer aux vestiaires avec l'avantage au score. Mais le scénario s'est inversé après le repos. Les Lorrains, qui ont su faire le dos rond au plus fort de la domination parisienne, ont alors repris le contrôle des opérations. Sans être transcendants, ils n'ont finalement eu besoin que d'une seule véritable occasion pour signer une cinquième victoire de rang à domicile. Et faire un petit pas de plus vers cette Ligue des champions qui les fait tant rêver.
L'Equipe








