Dès lors que dans une journée de championnat, un match au moins manque à l'appel, nous invitons tous les parieurs à boycotter la compétition concernée. Ainsi, le vendredi 26 avril 2013, le match Clermont Foot - Gazélec Ajaccio rentrait dans la définition du match "sans enjeu" de l'ARJEL pour la Ligue 2. En effet, le Gazélec d'Ajaccio ne pouvait plus se maintenir en Ligue 2... Et pour la petite histoire, le Gazélec qui aurait pu "offrir" les 3 points à Clermont qui lutte pour son maintien, s'est bien battu en s'imposant même 2-0 chez les Auvergnats...
Dans la lignée des premières décisions de l'ARJEL, cette nouvelle restriction est difficilement justifiable, manque de cohérence et pose de sérieuses questions quant au professionnalisme des sportifs et clubs professionnels. De nombreuses questions se posent, et nous allons démontrer ici les principales incohérences.
La première incohérence des interdictions de paris se situe au niveau des championnats concernés. Si l'ARJEL vise à protéger les parieurs des éventuelles "tromperies", on pourrait en conclure qu'il n'y a qu'en France que le risque de trucage existe... A l'heure actuelle, on peut toujours parier sur la Bundesliga (alors que le "sort" de certaines équipes est déjà connu), la Premier League, la Liga et même la Serie A qui a fait parler d'elle par le passé.
Si l'on pousse plus loin le raisonnement, dès lors qu'un match est jugé "sans enjeu" et donc suspect, il faudrait tout simplement retirer tous les matches de la compétition. Si un (ou plusieurs des concurrents) d'une compétition peut fausser un match, alors il fausse également tout le classement, puisque les équipes évoluant dans un même championnat sont classées entre-elles (contrairement à une Coupe par exemple).
Si l'on prend la définition de l'ARJEL sur les matches sans enjeu, on peut voir que par le passé, la majorité des matches avérés truqués concernaient des équipes qui ne rentraient pas dans la "case" sans enjeu de l'ARJEL. Valenciennes-Marseille était un match où les deux équipes jouaient quelque chose en championnat (Marseille le titre et Valenciennes une meilleure place...). En Italie, la Juve n'étaient pas mathématiquement championne sur les affaires de corruption d'arbitres...
On peut se le demander. On peut rappeler que les joueurs et les clubs actuellement proposés dans l'offre des paris sportifs sont des professionnels, et que même relégués ou promus champions, ils continueront à être professionnel. Le Bayern de Munich, champion depuis trois semaines en Bundesliga, a par exemple battu deux adversaires en championnat sur les scores de 6-1 et 4-0, malgré des échéances importantes en Ligue des Champions (face au Barça). Les exemples sont nombreux, et démontrent que la classification "sans enjeu" de l'ARJEL ne génère pas plus de résultats farfelus que les matches "à enjeu".
En Coupe Davis, le "5ème match" est rarement disputé lorsqu'un des deux pays a atteint les 3 victoires puisque ce dernier match devient strictement sans enjeu. Ce qui prouve que quand un match est réellement sans enjeu, on ne le joue pas, tout simplement...
Si Karabatic avait été footballeur... le pari "mi-temps" au football aurait-il été supprimé des paris proposés ? C'est la question que l'on peut se poser aujourd'hui. En effet, le Handball est le seul sport où le pari "mi-temps" n'est pas autorisé, et ce depuis septembre 2012 suite à l'affaire des paris sur le match Cesson-Montpellier. On est en droit de s'inquiéter de la logique suivie par l'ARJEL pour maintenir ou non un type de pari car si dès lors qu'une affaire éclate, on interdit un pari, d'ici quelques années plus rien ne sera proposé..
Même si ce ne sont pas les Bookmakers opérants en France qui sont à l'origine de cette décision, un des seuls moyens d'agir pour les parieurs est justement de ne rien faire, c'est à dire de ne pas parier sur les journées de championnat où des matches "sans enjeu" ont été retirés. Dans la société moderne, seul l'argent et la baisse des recettes d'un secteur peut faire bouger les choses. Il faut donc appuyer là où ça fait mal.
Nadim Noureddine le 27 avril 2013