par Kenshinnn » Mer Juil 3, 2013 13:10
J'ai rassembler quelques bout d'interview intéressante de GRR Martin le créateur de Games of thrones.
Aucun spoiler. Mais plein de choses a apprendre de sa manière de créer son œuvre et sa philosophie !!
Concernant le loup-garou et ses petits : était-ce un signe des dieux, ou de la corneille à trois yeux ? Certains voient aussi un symbole dans le fait que le loup-garou soit mort avec un bois de cerf dans la gorge, présageant le conflit Stark-Baratheon.
Réponse de George :
Eh bien, c'est quelque chose que les lecteurs doivent comprendre eux-mêmes. Si c'est un symbole sur lequel j'ai travaillé soigneusement et de façon subtile, c'est parce que j'essaie d'être suggestif, afin que les gens y réfléchissent. Si vous le voyez et que vous commencez à vous poser des questions, c'est voulu. Mais je ne vais pas commencer à chanter "C'est un symbole ! C'est un symbole !" C'est à chaque lecteur de lire et de décider par soi-même si c'est un symbole et ce qu'il signifie. Cela fait partie du travail de construction d'une œuvre complexe qui est délibérément structurée et relativement ambiguë, afin que chaque lecteur puisse tirer ses propres conclusions.
Lorsque nous somme dans la tête d’un personnage nous pouvons lire ce qu’il pense et nous n’avons pas la perception de ce qui est bien ou mal…
Réponse de George :
Non. Mes personnages ne sont ni blancs, ni noirs, comme les clichés de fantasy traditionnelle. Je n’ai pas le coté clair traditionnel, avec les gentils, et le coté sombre, composé par des gens laids et mauvais qui ne portent que des habits noirs. J’ai toujours été impressionné par Homère et l’Iliade, particulièrement la scène de combat entre Achille et Hector. Qui est le héros et qui est le méchant ? C’est la puissance de cette histoire et je voulais quelque chose de semblable pour mes livres. Le héros des uns est le méchant des autres.
Combien de pages avez-vous déjà écrit pour “The Winds of Winter”?
J’ai d’ors et déjà écrit 400 pages de mon sixième livre. Cependant, de ces 400 pages, seulement 200 sont réellement finies car je dois encore revoir les 200 autres pages, qui sont en version « brute » et que je doi encore peaufiner. Mais vous devez garder à l’esprit que mon dernier livre, « A Dance with Dragons », était d’une longueur de 1500 pages et que celui-ci sera plus ou moins du même acabit, j’ai donc encore beaucoup de travail. J’espère qu’après cette tournée, je pourrai rentrer chez moi et écrire comme un possédé. Mais le sixième tome ne sortira ni en 2012, ni en 2013. J’aimerais vraiment l’éditer en 2014, mais je suis très mauvais pour les estimations, comme vous devez le savoir. Et il y a une chose encore : lorsque j’aurai fini la saga, je serai jugé sur la qualité des livres, pas sur ma vitesse d’écriture.
Vous avez dit plusieurs fois que « A Song of Ice and Fire » est basé, en partie, sur la Guerre des Roses, lors de laquelle les Lancaster, dont le symbole était une rose rouge, en tant que Lannister, affrontaient la famille York, possédant la rose blanche comme emblème, tout comme les Starks. Peut-on s’attendre à une fin similaire pour votre saga ?
Vous ne pouvez pas compter là dessus. Les Lancaster et les York s’affrontèrent jusqu'à l’extinction, jusqu'à l’arrivé des Tudors. Mais les Tudors étaient une dynastie vraiment nouvelle ; ils n’étaient pas des Lancasters. Donc…
Savez-vous, dès lors, comment se finira votre histoire?
Oui. Pour moi, écrire un livre est comme un long voyage, et comme dans tout voyage, je sais où je commence et là où je veux arriver. Je connais aussi le trajet dans ses grandes lignes, telle que les villes dans lesquelles je veux m’arrêter, et même les monuments que je souhaite visiter. Ce que j’ignore par contre, c’est où je vais manger la première nuit ou quelles seront les chansons diffusées par la radio. Je découvre des détails pendant mon écriture et c’est la raison pour laquelle je suis si lent : parce que parfois je dois repartir en arrière pour changer certaines choses.
Vous savez que votre fin ne va pas plaire à tout le monde, n’est-ce pas ?
Bien sur je vais décevoir certains de mes fans car ils font leurs théories sur qui sera sur le trône à la fin, qui vivra, qui mourra… et ils imaginent même les couples. Mais j’ai déjà expérimenté ce phénomène avec « A Feast for Crows » et encore avec « A Dance with Dragons », et je répéterais les mots de Rick Nelson :« Vous ne pouvez pas faire plaisir à tout le monde, donc vous devez vous faire plaisir ». Ainsi j’écrirai les deux dernier livres du mieux que je peux et je pense que la majorité des lecteurs seront heureux du résultat. Essayer de contenter tout le monde est une horrible erreur ; je ne dis pas que vous devez contrarier vos lecteurs mais l’art n’est pas une démocratie et ne doit jamais le devenir. C’est mon histoire et les gens qu’elle ennuie devrait écrire leurs propres histoires ; l’histoire qu’ils veulent lire.
Avez-vous l’habitude de contrôler les forums internet afin de voir les prédictions faites par vos fans ?
Je connais le principal forum internet consacré à « A Song of Ice and Fire » et j’avais l’habitude de regarder les forums américain et anglais. De nos jours, le site le plus important est Westeros, mais ça a commencé à me mettre mal a l’aise et je me suis dit que la meilleure des choses à faire était de ne pas y aller. Les fans ont l’habitude de venir avec des théories ; beaucoup d’entre elles sont purement spéculatives mais certaines vont dans le bon sens. Avant internet, un lecteur pouvait deviner la fin que vous vouliez donner à votre série, mais les 10.000 autres lecteurs pouvais toujours l’ignorer et être surpris. Cependant, maintenant, ces 10.000 personnes utilisent internet et lisent les bonnes théories. Ils se disent « Bon sang, mais c’est bien sûr, c’est le majordome l’assassin ! », pour utiliser l’exemple d’un roman policier. Donc, vous pensez, en tant qu’écrivain : « Je dois changer la fin ! C’est la fiancée qui sera la criminelle ». Pour moi, c’est une idée désastreuse car si vous faites bien votre travail, les livres sont remplis d’indices qui indiquent et qui aident à comprendre que c’est bien le majordome le criminel, mais si vous changez la fin pour accuser la fiancée, les indices n’ont plus aucun sens ; ils sont faux ou ce sont des mensonges, et je ne suis pas un menteur.
Avez-vous changé l’une de vos idées parce que les fans sont tombés juste ?
J’ai finalement décidé que je ne voulais rien changer. La chose dont je dois me rappeler, c’est que si une personne découvre le pot-aux-roses, et que 10.000 personnes tombent dessus, ils douteront et même, 100.000 personnes ne verront jamais ce message posté sur internet et seront surpris. Je dois dire que pour chaque théorie correcte sur le Net, il en existe au moins 1000 incorrectes. Les gens ont l’habitude de voir des ombres sur les murs alors qu’il n’y a rien à voir, mais je sais tout cela. En fait, ma femme Parris a l’habitude de fureter les forums et de signaler les choses particulièrement importantes, mais c’est tout.
Vous êtes un écrivain démoniaque car vous tuez vos personnages principaux. Comment pouvez-vous faire ça ?
Et bien… Je veux que mes lecteurs soient engagés émotionnellement dans ce qu’ils lisent. Je n’aime pas lire avec du recul et je veux qu’ils soient vraiment impliqués, et que si quelque chose d’affreux doit arriver, qu’ils en soient effrayés. L’une des manières de faire ça, c’est de montrer que tout le monde peut mourir. Mes livres ne sont pas prévisibles comme beaucoup d’autres, où vous savez que le héros est en sécurité. Quels que soient les ennuis dans lesquels il est plongé, quelles que soient les chances contre lui ; il s’en sortira, parce qu’il est… il est John Carter, il est le Héros. Ce n’est pas de cette manière que la vraie vie fonctionne et je veux être réaliste dans mes livres, donc personne n’est en sécurité dans mes romans. Mon but en tant qu’écrivain a toujours été de créer des histoires de fiction fortes. Je veux que mes lecteurs se souviennent de mes livres et des bons moments qu’ils ont eu assis bien confortablement dans leurs fauteuils.
Quel est votre personnage favori ?
Tyrion.
Vous rappelez-vous quand il vous est venu à l’esprit?
Et bien… En 1981, j’écrivais un roman avec Lisa Tuttle appelé Windhaven. En fait, nous avons écrit trois courtes histoires avec le même personnage principal, Maris, et une fois écrit nous avons décidé de toutes les regrouper dans un livre avec trois parties différentes. Ainsi, durant l’écriture, nous avons pensé à un nain qui aurait été le seigneur d’une des Îles. Il devait être la personne la plus laide du monde mais aussi la plus intelligente. J’ai gardé cette idée dans mon esprit et elle m’est réapparue lorsque j’ai débuté l’écriture de « A Game of Thrones ». Voilà… C’est Tyrion Lannister.
Australia,NZ,Sri Lanka,Péru,Bolivia ok, next ?