par brigand » Mar Oct 6, 2009 9:40
Tomasson: "Entrer dans l'histoire"
Malgré ses 33 ans et ses 102 sélections, Jon Dahl Tomasson ne ressemble en rien au cliché du vétéran blasé. De fait, devant tant d'exubérance, on prendrait presque ce vieux routier du football pour un cadet !
Mais comment ne pas comprendre l'enthousiasme du capitaine danois quand on en connaît les raisons ? On ne saurait, en effet, rêver plus belle aventure pour un footballeur que de ramener son pays dans le sérail de l'élite, en raflant quelques records au passage. Car si tout se passe comme prévu, les Danish Dynamite mettront le cap sur l'Afrique du Sud l'an prochain, dans le sillage d'un Tomasson auréolé des titres de joueur de champ le plus capé et de meilleur buteur de l'histoire du Danemark.
L'attaquant de Feyenoord n'est plus qu'à un but des 52 réalisations de Poul Nielsen, tandis que six sélections de plus lui permettraient d'éclipser le palmarès de Thomas Helveg (107). Deux records que Tomasson ne cache pas vouloir décrocher.
Sa première priorité est, cependant, l'Afrique du Sud. Leader du Groupe A avec trois points d'avance, le Danemark se tient à deux encablures de la qualification, puisque seules la Suède et la Hongrie se dressent encore sur sa route. On pourrait croire Tomasson un brin stressé par l'enjeu de la double échéance en perspective. Pas du tout !
Jon, comment vous sentez-vous à la veille de disputer deux matches de qualification décisifs pour le Danemark ?
Je suis très impatient d'y être. On s'attend à de gros matches, à de vraies finales. C'est une bonne chose de les aborder en tant que leader du groupe, mais l'important maintenant, c'est de sortir des deux prochaines journées à la même place.
A quel point l'avantage du domicile jouera-t-il en votre faveur ?
C'est un atout précieux, qui nous a bien réussi. Notre public est un moteur puissant, on l'a vu lors du match contre le Portugal, où il régnait une ambiance extraordinaire. A ce niveau, les confrontations sont tellement serrées qu'elles basculent parfois sur un rien, et c'est là que nos supporters peuvent faire la différence.
Le grand derby scandinave vous attend. Comment l'abordez-vous ?
Ça va être énorme. Les footballeurs disent toujours que le match à venir est le plus important, mais là, c'est vrai. Les derbies Danemark - Suède font toujours l'événement en Scandinavie, et celui-ci sera d'autant plus brûlant que la qualification pour la Coupe du Monde est en jeu. On se sent en confiance, parce qu'on est bien placé et qu'on a obtenu de bons résultats contre la Suède récemment. Et on donnera tout pour gagner : si on prend les trois points, je crois qu'on pourra commencer à chercher un bon hôtel en Afrique du Sud !
Lors de vos deux derniers matches, vous avez concédé un nul après avoir mené au score, contre le Portugal et en Albanie. Etes-vous déçu de ne pas vous être rapproché de la qualification ?
On ne peut qu'être déçu de laisser filer des points qu'on croyait tenir, mais à bien y réfléchir, le nul contre le Portugal est un bon résultat. C'est une excellente équipe, qui avait beaucoup plus besoin d'une victoire que nous. L'Albanie, c'est autre chose. On n'a pas fait ce qu'il fallait et on eu ce qu'on méritait.
Le Danemark tient-il d'autant plus à se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde de la FIFA, qu'il est passé à côté des deux derniers grands tournois ?
C'est certain. Nous en avons manqué deux d'affilée, ce qui n'est pas dans nos habitudes, et la qualification pour l'Afrique du Sud nous tient tout particulièrement à cœur. Ce sont des compétitions auxquelles tout le monde veut prendre part. Ces 25 dernières années, le Danemark avait toujours répondu présent, c'est pourquoi on a mal vécu les revers de 2006 et 2008. De plus, un joueur ne peut pas se permettre d'être trop souvent absent du haut niveau.
Quel est votre meilleur souvenir d'une Coupe du Monde de la FIFA ?
En tant que supporter, mon premier vrai souvenir d'une Coupe du Monde remonte à 1986 : un grand moment, qui est entré dans l'histoire du Danemark. Ce tournoi nous a prouvé qu'on était capable de se mesurer au monde entier et de montrer du beau jeu. Mais mon souvenir le plus fort date de 2002. Disputer une Coupe du Monde, c'était un pur bonheur pour moi, je me rappelle avoir pensé : "Que rêver de mieux ?". Cerise sur le gâteau, nous avons battu les champions du monde en titre français.
Vous n'êtes plus qu'à un but d'égaler le meilleur buteur du football danois, le défunt Poul Nielsen. Est-ce que vous y pensez ?
Naturellement. Je mentirais si je prétendais le contraire. Je serais très fier de détenir ce record, ce serait un beau souvenir à raconter à mes enfants. Alors, oui, j'aimerais entrer dans l'histoire du football et voir mon nom figurer au livre des records. Ce que je voudrais, c'est inscrire ce but dans l'un des deux prochains matches, et mieux encore, le marquer contre la Suède.
Vous vous rapprochez également du record de sélections pour un joueur de champ, détenu par Thomas Helveg. Croyez-vous pouvoir ensuite atteindre les 129 capes de Peter Schmeichel ?
(Rires) Qui sait ? 27 sélections de plus, cela semble beaucoup aujourd'hui, mais il ne faut jamais dire jamais en football. Je ne pense toutefois pas inquiéter Peter de sitôt !
Avez-vous fixé une durée à votre carrière internationale ?
Honnêtement, il ne m'est même pas encore venu à l'esprit d'y mettre un terme. C'est une question qu'on me pose souvent ces temps-ci, ce que je peux comprendre, mais je n'ai pas l'intention de prendre ma retraite dans un avenir proche. Tant que je n'ai pas de problème sur le plan physique, je ne vois pas de raison de m'arrêter. J'aime jouer pour mon pays et je suis très fier de mon brassard de capitaine. Cela dit, sachant qu'en football, tout peut changer d'un moment à l'autre, je ne veux pas non plus m'engager sur la durée. Beaucoup de facteurs peuvent entrer en jeu.
Côté club, vous êtes de retour à Feyenoord, après y avoir fait un premier séjour remarqué par le passé. Avez-vous eu l'impression de rentrer au bercail ?
Absolument. Je me sens chez moi à Rotterdam et je suis très heureux d'avoir retrouvé Feyenoord. Les blessures nous ont gâché la saison dernière, mais cette année semble mieux partie. Nous avons une jeune équipe talentueuse, et l'avenir s'annonce prometteur.
L'Eredivisie s'est transformée en votre absence. Les trois grands doivent désormais disputer la vedette à des compétiteurs tels que l'AZ, champion en titre, et Twente.
Le fait est que les choses ont bien changé depuis mon dernier passage en 2002. A l'époque, les trois grands se partageaient les titres et il est tout à l'honneur de leurs challengers de s'être hissés à leur niveau. Ces deux clubs sont remarquablement gérés, ce qui leur a permis de grandir et de recruter des joueurs de talent.
Feyenoord n'a pas remporté le championnat depuis plus de dix ans. Pensez-vous pouvoir retrouver le haut du tableau cette année ?
Je l'espère ! Notre objectif est de terminer dans les cinq premiers, mais je suis sûr que le titre est à notre portée. Cette saison, nous laisserons le terrain parler pour nous.
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