LYON, UN GRAND PAS DE FAIT
(Par David MICHEL (à Lyon) et Emery TAISNE)
Lyon a facilement dominé son dauphin, Bordeaux (4-2) et reprend, du même coup, six points d'avance sur les Girondins. Un peu plus tôt, Marseille est revenu à trois longeurs de Nancy à la faveur de son succès contre Saint-Etienne (2-0).
A la question de savoir si Lyon a digéré son élimination en Ligue des champions face à Manchester United, la réponse est oui. Quant à savoir si l'OL accrochera en fin de saison un septième titre consécutif, une tendance positive, plus qu'une affirmation, se dessine. Cinq jours après la semi-frustration d'Old Trafford, les Lyonnais ont affirmé à Gerland toute leur capacité à conserver la tête du Championnat de France. Ils ont remporté le match au sommet face à leur dauphin Bordeaux (4-2), redescendu d'un coup sur terre. Brillants depuis le début de la phase retour avec 19 points pris sur 24 possibles, les Girondins ont manqué l'occasion qui leur était offerte de rejoindre Lyon sur la première marche. Cette défaite est d'autant plus gênante qu'elle relègue les hommes de Laurent Blanc à six longueurs du roi Lyon, qui a pu compter sur un Bodmer de plus en plus tranchant et efficace. A dix journées de la fin, les jeux ne sont pas complètement faits mais il faut bien avouer que Lyon a pris un ascendant comptable et psychologique important. Bordeaux aura désormais sans doute plus un oeil derrière lui que devant, tant l'OM, à 7 points, revient fort.
Bordeaux a repris sa mauvaise habitude de mal débuter. Au final, il le paie très cher. Après une entame des plus tendues, il y a eu deux éclairs de Mathieu Bodmer et deux buts pour Lyon. Sur un centre de Grosso, l'ancien Lillois a dévié le ballon dans le but de Ramé (12e) avant un magnifique ciseau à l'entrée de la surface (24e). Malgré ce double coup de massue, les Girondins sont restés calmes et sereins, à l'image de leur entraîneur. Ils devaient savoir qu'ils auraient eux aussi leurs moments. Ils les ont eus. Entre deux tirs signés Alonso et Micoud, Wendel a réduit la marque en inscrivant son quatrième but en deux matches après son triplé contre le PSG. Le bouillant Brésilien, sorti sur blessure en seconde période, a surpris Coupet sur un puissant coup franc de 25 mètres (34e). Mais Lyon allait enfoncer le clou, et ce dès la reprise, avec une transversale et un but de Benzema (50e), placé contre son gré à la gauche de l'attaque. Remplacé à un quart d'heure de la fin, l'international a cette fois soigné sa sortie en faisant l'accolade à Ben Arfa. Pas démonté, Bordeaux a poursuivi ses attaques placées et une faute de Toulalan sur Chalmé dans la surface a permis à Cavenaghi de maintenir le suspense à flot (60e s.p.). Sauf que Lyon a ensuite définitivement fermé les vannes avant que Keita, peu en réussite durant la partie, ne donne à l'OL un score flatteur (90e+4).
Si Lyon a fait un grand pas vers la conquête d'un septième titre, Marseille continue de caresser l'espoir d'accrocher la troisième place, qualificative pour la Ligue des champions. Il pourra s'appuyer pour cela sur son incroyable série de victoires au Vélodrome, qui s'élève désormais au nombre de huit en Championnat après la venue de Saint-Etienne (2-0). Moins convaincants que lors de leurs deux dernières sorties contre Auxerre (2-1) et le Zénith Saint-Pétersbourg (3-1), les joueurs d'Eric Gerets ont assuré l'essentiel en seconde période grâce à des buts de Taiwo (64e), mais surtout de Valbuena (58e), auteur d'une entrée fracassante. L'ancien joueur de Libourne, qui a remplacé un Karim Ziani de nouveau décevant, a servi de catalyseur dans une équipe, qui, jusque-là, n'avait cessé de buter sur un bloc stéphanois bien en place. Preuve de son influence grandissante, il ne lui a fallu que deux minutes, et un service à destination de Samir Nasri, pour offrir au public phocéen son premier grand frisson dans une rencontre rythmée, mais pauvre en occasions (47e). Voilà Marseille revenu à trois longueurs de Nancy, tandis que son adversaire redescend, lui, à une décevante onzième place. Pour leur 2000e match parmi l'élite, les Verts s'attendaient à une toute autre fête.
L'Equipe