Basket - Pro A - Cette fois, Nancy l'a fait !
Après trois finales perdues à la suite, Nancy obtient enfin son premier titre de champion de France en prenant sa revanche sur Roanne (84-53). Dimanche à Bercy, Jean-Luc Monschau s'est appuyé sur ceux qui avaient déjà gagné ce titre (Amagou, les Greer, Julian) et sur un énorme Victor Samnick pour écraser une Chorale trop dépendante de Marc Salyers. Le SLUC va enfin jouer l'Euroligue.
C'était donc ça ! Il fallait juste que Nancy prenne plus de vingt points d'avance (55-43) avant le début du dernier quart-temps de la saison pour devenir champion de France... En dessous, le SLUC ne savait pas comment contenir le retour adverse et conclure. Strasbourg, Le Mans et Roanne en avaient allègrement profité les années précédentes et la Chorale ne se privait pas de le rappeler ces derniers jours. Le problème cette année pour les Ligériens, c'est que Nancy n'avait jamais été aussi solide et que les "Bleus" ont vite compris que leurs ressources étaient inférieures à celles de 2007. Brion Rush pétrifié, Marc-Antoine Pellin contenu par un excellent Pape-Philippe Amagou, Pape Badiane vite cerné par les fautes, l'entraîneur Jean-Denys Choulet, n'a jamais trouvé la parade derrière un Marc Salyers pas forcément follichon ce dimanche (13 points à 6/16). Et le SLUC a enfin pu vivre une dernière période tranquille, de celles que vous appellez "Le meilleur moment de ma vie".
Un passage en zone et... plus rien
Comme à l'ordinaire en finale, Nancy avait pris le meilleur départ, ou presque. Juste le temps pour Marc Salyers de déverser son trop plein d'adrénaline, l'Américain, le MVP étranger de la saison et marqueur n°1 de l'Euroligue s'offrant les cinq premiers points du match la gueule ouverte, les yeux exorbités et les points dressés. Passé ce coup de sang, le SLUC a déroulé un bijou de jeu en alternance, conclu dès les premières minutes près du cercle par un Victor Samnick pesant dos au panier (10 points à 5/5 à la fin du premier quart) et en contre-attaque par Jeff Greer (15 points à 6/6 après 13 minutes, 29 au total, MVP de la finale). Seul un passage en zone au milieu du deuxième quart-temps a permis un temps à la Chorale de limiter la casse. Après avoir compté 13 points de retard (33-20, 14e), elle est revenue à -6 (29-17, 17e). Allait-on voir ensuite le pire de Nancy ? Le passé le laissait craindre.
A l'inverse, on venait de voir le meilleur de Roanne. Mais, ça, on ne pouvait pas le savoir. En revanche, il fallait être aveugle pour ne pas sentir, dès le début du troisième quart-temps, que le SLUC avait un petit truc en plus cette année. En acceptant ses anciens bourreaux dans la maison, le SLUC a trouvé la solution. Discret mais d'une polyvalence maîtresse, Ricardo Greer (5 points, 9 rebonds et 8 passes décisives), qui l'avait "tué" en 2005, a parfaitement tenu la barque, emmenant les siens vers le cap des vingt points d'avance, atteints (beau symbole) sur deux paniers consécutifs du plus Nancéien de tous, Cyril Julian, qui a accepté s'en rechigner de devenir un remplaçant de luxe. A plus de dix mintues de la fin, le message était clair, Roanne était à genou. Il n'allait pas devenir le troisième club à réussir le doublé après Pau-Orthez et Limoges. La Pro A pouvait sacrer son cinquième champion différent en tant d'année. Au point que Jean-Luc Monschau, qui avait déjà pleuré à la fin de la demi-finale, pouvait entendre le buzzer sans trembler. Presque calme. Avec l'argent de l'Euroligue et la fin de la malédiction, un dynastie est peut-être née ce 15 juin. X.C. à Bercy
L'Equipe