MARSEILLE PREND LA MESURE DE PARIS
(Par Bruno RODRIGUES à Marseille et Emery TAISNE)
Mal embarqué en début de match, l'Olympique de Marseille s'est finalement imposé face au Paris-SG (2-1). Et remonte, du même coup, à la quatrième place. Le club de la capitale reste lui seizième. Un peu plus tôt, Bordeaux est revenu à un point de Lyon, à la faveur de son large succès à Monaco (6-0).
Un penalty litigieux
Il n'aura finalement fallu qu'un petit quart de folie, le dernier de la première période, et une bonne dose de réalisme pour que Marseille prenne le meilleur sur Paris, dimanche soir au Stade Vélodrome (2-1), un score acquis à la pause. Grâce à ce nouveau succès, le quatrième en cinq matches, l'OM, emmené par un duo Valbuena - Nasri époustouflant, passe quatrième et revient à trois points du podium. Paris, de son côté, dégringole au 16e rang, trois petits points devant la zone rouge.
A la peine en début de match, bousculés par des Parisiens évoluant alors sans complexe, les Olympiens ont longtemps cherché la clé du solide coffre-fort adverse. Les hommes de Le Guen, en revanche, se sont appuyés sur un pressing très haut pour gêner au maximum leur adversaire et tenter de porter le danger dès que possible sur le but de Mandanda. Sans un exploit du gardien marseillais, les joueurs de la capitale auraient même pu ouvrir la marque par Armand, d'une jolie tête décroisée (16e). Et c'eut été mérité. Ils devaient finalement attendre treize minutes de plus, et un penalty très généreux accordé par M. Layec pour une supposée faute de Bonnart sur Diané... visiblement hors de la surface. Sans faire de sentiment, Jérôme Rothen, en deux fois (l'arbitre ayant donné le premier essai, réussi, à retirer), transformait l'offrande (29e). Le début de la fin pour les hommes de Le Guen.
Beaucoup moins à l'aise face à la rébellion adverse, ils allaient craquer en dix petites minutes. Taiwo, de la tête, profitait tout d'abord d'une sortie complètement ratée de Landreau pour égaliser (37e), avant que l'inévitable Niang, superbement lancé par Valbuena (45e), ne double la mise. Deuxième occasion franche pour l'OM, et deuxième but. Bousculés pendant un bon quart d'heure au retour des vestiaires, les Parisiens allaient petit à petit reprendre des couleurs. Mais leur maladresse chronique dans le dernier geste allait les priver de réelle occasion de but. L'entrée de Pauleta, peu après l'heure de jeu, n'y changerait rien. Pour son dernier Clasico, l'attaquant portugais se créait la meilleure situation mais butait sur un Mandanda une nouvelle fois impeccable (75e). Cissé, seul à deux mètres du but, se voyait lui offrir l'occasion du K.-O. Mais il manquait finalement l'immanquable (89e). Rien de grave, toutefois. L'essentiel était déjà fait.
BORDEAUX relance le suspense
Il y a des buts qui changent le cours d'une saison. Celui inscrit par le Manceau Tulio de Melo, samedi contre Lyon (1-0) pourrait rentrer dans cette catégorie en fin d'exercice. S'il est prématuré d'y voir une possible fin du règne rhodanien, il a en tout cas permis de relancer le suspense en tête de la Ligue 1. Bien aidé, il est vrai, par les Girondins de Bordeaux, qui n'ont pas manqué l'occasion de revenir à une longueur des Lyonnais en ne faisant qu'une bouchée de Monaco (6-0) à Louis II. «Rien à perdre, tout à gagner», avait d'ailleurs prévenu Mathieu Chalmé avant le coup d'envoi. Le latéral droit ne s'est pas trompé. En s'imposant en Principauté, grâce notamment à la septième, puis à la huitième réalisation de Cavenaghi en 2008 (49e, 65e), les protégés de Laurent Blanc ont fait coup double puisqu'ils ont également creusé l'écart (7 points) avec Nancy dans la lutte pour la deuxième place, qui apparaît cependant désormais secondaire.
Et pour cause ! Neuf ans après son dernier sacre national, le Bordeaux de Laurent Blanc peut de nouveau croire en son renouveau. Pas forcément en s'appuyant sur le contenu de sa première période où ses joueurs se sont surtout efforcés de contenir les assauts de Frédéric Piquionne (18e, 34e). Mais plutôt sur celui de la seconde où ses attaquants ont littéralement fait exploser la défense monégasque, qui restait pourtant sur quatre matches sans avoir encaissé le moindre but. Cavenaghi donc, mais aussi Micoud (60e, 87e), puis Chamakh (80e) et Obertan (90e), après l'expulsion de Perez (66e), s'en sont donné à coeur joie. En pleine réussite, Ramé et ses équipiers, qui viennent de prendre dix-huit points sur vingt-et-un possibles, ont peut être trouvé les ingrédient qui les mèneront vers le sixième titre de leur histoire.
L'Equipe