par CRESUS » Lun Jan 28, 2008 1:46
LYON, UN POINT ADDITIONNEL
(Par Cédric ROUQUETTE)
Au bout du temps additionnel, Lyon a arraché un résultat nul à Saint-Etienne (1-1) sur un coup franc parfait de Karim Benzema. L'OL, qui n'a toujours pas perdu le derby depuis 1994, possède quatre points d'avance sur Bordeaux, battu à Lorient plus tôt dans la soirée (1-0).
SAINT-ETIENNE privé du grand frisson
En inscrivant un but spectaculaire deux minutes après la fin théorique de chaque mi-temps, Stéphanois et Lyonnais ont joué avec les nerfs de leurs supporters, dimanche, comme si ceux-ci n'avaient pas laissé assez de plumes dans une rencontre passionnante. Les nerfs des Verts, surtout. Le 95e derby gardera une place à part, pour longtemps, dans la mémoire collective. Pas tellement parce que Lyon possède désormais quatre points d'avance sur Bordeaux en tête d'un Championnat qui lui semble toujours promis. Plus vraisemblablement car l'AS Saint-Etienne a touché de très près l'exquise saveur d'une victoire contre son encombrant rival, au moment où il en avait le plus besoin (quatre défaites en cinq journées avant le match), après seize matches sans victoire, série en cours depuis 1994, et qu'elle en a été privée sur le fil, comme foudroyée. L'ouverture du score de Gomis, à la toute fin de la première période, semblait de surcroît marquer le retour d'une certaine réussite trois jours après une défaite sévère à Bordeaux (1-0). Le buteur des Verts cueillait sur sa tête un dégagement négligé de Coupet, alors que Squillaci avait jusqu'ici muselé l'attaquant. Mais au bout du temps additionnel, après une seconde période d'une intensité exceptionnelle, Benzema prouva une fois de plus qu'un tout grand sommeillait en lui. Dernier coup franc à 25 mètres. Juninho est absent sur blessure. Benzema se saisit de l'affaire. Il a un regard habité par le but. Le seul geste de Viviani sera pour aller chercher un ballon purement déposé dans sa lucarne droite. Le Chaudron, bouillant jusqu'ici, sonne comme une cathédrale. Au passage, avec quinze buts en vingt-trois journées, Benzema a déjà scoré autant que Pauleta l'an passé en trente-huit. Exceptionnel.
1-1 score final, c'est une issue logique pour un match où, grosso modo, chaque équipe a eu sa mi-temps. Après un premier quart d'heure équilibré, Lyon semblait embarqué dans la même galère qu'à Lens, dimanche dernier (0-3). Trop d'écart entre les lignes. Trop de ballons envoyés devant vers les talents associés (dont Govou, de retour). Trop de duels perdus et de courses vers l'arrière. Avant le but, Saint-Etienne trouvait deux fois les montants de Coupet, le droit sur un ''csc'' avorté de Squillaci (37e), le gauche sur un coup franc de Dernis (40e). Après la pause, avec le renfort de Fred à l'heure de jeu, Lyon fit monter le rythme d'un cran. Benzema et Ben Arfa donnèrent plus d'une fois le tournis à la défense forézienne. Fred avait bien marqué à la 76e, mais un hors jeu injuste fut signalé (mais la même sanction avait frappé Gomis peu avant, au moment où il recevait un ballon de but). Au moment du dernier coup franc, Saint-Etienne avait bien appliqué la consigne de Laurent Roussey. Se vider les tripes pour ne rien regretter. Insuffisant et terriblement frustrant pour l'ASSE, qui se prépare à deux semaines bien longues, trois points seulement devant le maintien.
Trop fatigué, BORDEAUX
Plus tôt dans la soirée, Bordeaux avait laissé passer une chance de profiter d'un éventuel faux-pas lyonnais. Malgré trois changements dans le onze de départ (Jurietti, Ducasse et Obertan à la place de Chalmé, Alonso et Cavenaghi), les Girondins n'ont pas eu assez de fraîcheur pour proposer autre chose qu'une résistance désordonnée à Lorient (0-1). De leurs huit victoires en dix matches, dont six consécutives, il ne reste plus qu'un évident besoin de repos avant de recevoir Le Mans en Coupe, samedi. En première période, défendre était un plan de jeu assumé. En seconde, ils auraient voulu arracher les trois points. Bordeaux en a été incapable, usé par une équipe lorientaise qui s'était préparée à séduire et à faire courir le ballon autant que l'adversaire. Même si Jouffre, débarqué au mercato, a remplacé Marama Vahirua au dernier moment en raison d'une gastro, les Merlus ont le plus souvent parfaitement appliqué les deux piliers sur lesquels Christian Gourcuff fonde son entreprise : le pressing haut et le jeu en mouvement. Il a manqué à Lorient une capacité à vraiment peser devant le but et à jouer au plus juste dans les vingt-cinq derniers mètres. Le FCL n'avait pas tourmenté Bordeaux dans sa surface avant que M. Hamer siffle le penalty qui s'imposait sur un tacle manqué d'Henrique sur l'attaquant lorientais (ballon raté, deux pieds décollés). Jallet le transformait en prenant Ramé à contre-pied (77e). Lorient, qui enregistre sa cinquième victoire consécutive à domicile, prend la septième place au Mans, à quatre points d'une place européenne. Quatre points, c'est aussi l'écart confortable qui sépare les Girondins, deuxièmes, de Nancy, troisième. Pas de quoi en faire un drame. Ulrich Ramé, sur Canal+ : «Si on perd une fois tous les dix matches, ça ira.»