ROGER COUDERC (journaliste sportif), c'est (un peu de culture ne fait pas de mal..

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C'est le rugby qui lui vaut sa plus grande popularité. « Seigneur du micro14 », il n'a pas son pareil pour « transformer une charge d'avants biterrois en épopée hollywoodienne14 », pour « pousser en mêlée avec les Spanghero, pour feinter la passe comme Gachassin, pour relancer de l'en-but comme les frères Boni2. » Sa ferveur, sa bonne humeur, son chaleureux accent occitan, ses commentaires bouillonnants, parfois chauvins mais toujours bon enfant, contribuent fortement à faire aimer le rugby dans son pays. Infatigable supporter de l'équipe de France, il encourage plus qu'il ne commente, au point d'être surnommé par les joueurs le « seizième homme du XV de France15 ». Son vibrant « Allez les petits16 ! » — lancé à des géants de plus de 100 kilos — devient vite célèbre. Parmi les joueurs qu’il interviewe, se trouve celui qui deviendra bien plus tard son complice à l’antenne, Pierre Albaladejo : « Avec sa gouaille et son enthousiasme, dit Albaladejo, on avait l'impression de l'avoir déjà rencontré quelque part. Il émanait de lui une telle chaleur communicative qu'on se sentait son ami dès la première fois qu'on lui parlait […] Enthousiaste, volubile, débordant de vitalité […] Il avait une propension instinctive à l'exagération sous toutes ses formes […] Il exagérait tout et tout le temps, pas uniquement lorsqu'il commentait. » Le journaliste et réalisateur Christophe Duchiron voit en Roger Couderc « un précurseur dans le commentaire sportif en direct […] C'est une mer déchaînée, une pulsion passionnelle, une déferlante de sentiments. » L’intéressé reconnaît : « Je n'ai pas la prétention de faire vivre un match avec la technique. J'aurais trop peur d'endormir les gens. » Pour
Albaladejo, «
Roger Couderc a apporté, spontanément, une dimension épique au rugby. Il a à la fois dramatisé et dédramatisé le jeu. Il avait un don exceptionnel pour tout mélanger, l'essentiel et l'anecdotique, l'important et le futile. Il voyait un match à sa manière et en parlait également à sa manière. »
Il meurt quelques mois plus tard, le 25 février 1984

, à Lyon. Il repose à Mauvezin, selon sa volonté, « la tête près du clocher, pour entendre s'égrener les heures de la vie des autres, et les pieds tournés vers les poteaux de rugby du stade tout proche afin de ne pas rater une transformation