Voici un article intéressant qui en dit long sur l'importance d'une bonne préparation physique.
L'ancien entraineur Bordelais était vraiment une bille.
Perso je pratique la course a pied à un très bon niveau et sans prépa. t'es à la rue...
Bonne lecture c'est affligeant et drôle par moment ( "du jus de cornichon pour éviter les crampes"
)
Clermont-Bordeaux : Les Girondins ont-ils une condition physique si catastrophique ?Les Girondins de Bordeaux espèrent ne pas connaître un nouveau trou d'air physique lors de leur déplacement à Clermont à l'occasion de la 26e journée de Ligue 1
Les Girondins de Bordeaux se déplacent à Clermont ce dimanche (15h).
Depuis, le début de la saison la condition physique des Marine et Blanc interroge avec régulièrement de gros trous d'air en plein match.
Antonio Calado, le préparateur physique et Valdimir Petkovic, l'ex-entraîneur de l'équipe sont pointés du doigt.
Il aura donc fallu attendre six mois et douze jours pour entendre un membre des Girondins de Bordeaux émettre publiquement une critique sur l’état physique de cette équipe. En même temps, ça ne pouvait venir que de lui, le petit nouveau. Dimanche dernier, après le match nul face à Monaco pour son premier match sur le banc bordelais, David Guion a osé pointer la condition physique de ses joueurs en parlant de « trou d’air » en plein match, de niveaux « disparates » entre les joueurs et en ajoutant qu’il allait sérieusement falloir « bosser physiquement » ! Il faut dire que les Marine et Blanc ont complètement disparu de la circulation pendant une demi-heure de jeu en second mi-temps face à des Monégasques pourtant réduits à dix. Ils n’arrivaient même plus à franchir la ligne médiane.
Alors si cela peut s’expliquer en partie par le manque de confiance d’une équipe dernière de L1 qui finit par reculer jusque dans ses propres buts, certains joueurs ont une nouvelle fois semblé complètement cuits dès l’heure de jeu. Un constat qui se répète cette saison aux Girondins. D’ailleurs dans les couloirs du Haillan étonnamment, depuis l’arrivée de l’ancien entraîneur du Stade de Reims, on ferme un peu moins les yeux sur le sujet : « Oui, on n’est pas au top physiquement », « la résistance [des joueurs] est une préoccupation », glisse-t-on. Alors les Girondins ont-ils vraiment un problème de condition physique ? Et surtout, celle-ci est-elle si catastrophique que ça ?
Un déficit criant dans les duels
Pour répondre à ces questions, quoi de mieux que quelques chiffres. Même s’il faut parfois s’en méfier, exemple du nombre de kilomètres parcourus (le PSG est l’équipe qui court le moins en L1) ou de sprints. Pour la petite histoire, malgré « quatre premiers matchs catastrophiques sur le plan physique » dixit le staff bordelais en début de saison, les Girondins faisaient partie du Top 10 des équipes du championnat dans ces deux classements après 13 journées. Malheureusement depuis la LFP (Ligue de Fooball Professionnel) n’a pas rendu public de nouveaux chiffres actualisés. Elle préfère communiquer sur les performances athlétiques individuelles. Difficile donc de savoir où en sont les Marine et Blanc dans ces deux secteurs.
Mais ils en restent d’autres pour se faire une idée de l’état de forme des troupes. On peut penser aux duels ou au pressing, sans oublier de tempérer ses chiffres puisque l’état d’esprit des joueurs et la tactique d’une équipe entrent forcément en jeu. Petit florilège :
13e équipe au nombre de duels disputés (3620)
48 % de duels gagnés (pire équipe avec Lorient et Clermont)
52 % de duels défensifs gagnés (pire équipe avec Angers et Montpellier)
14e équipe au nombre de duels aériens
47 % de duels aériens gagnés (deuxième plus mauvaise équipe)
387 pressings collectifs (deuxième plus mauvaise équipe)
38 % de pressings réussis (seul Lorient fait pire)
14e au nombre de deuxièmes ballons disputés (1359)
On peut ajouter aussi celles des tacles (19e) et des interceptions (16e). Autre statistique alarmante pour les Girondins, ils sont l’équipe de Ligue 1 qui se fait le plus dépossédée du ballon. Si l’aspect technique, et on a vu bien pire à Bordeaux que cette saison, est à prendre en compte, la mobilité physique des joueurs interroge forcément à ce sujet. Enfin, il est juste de rappeler que les Marine et Blanc finissent régulièrement bien leur match (neuf buts inscrits entre la 75e et la 90e), le problème réside donc dans les énormes trous d’air qu’ils vivent en plein match comme le souligne David Guion et d’une équipe incapable de maintenir une certaine intensité sur 90 minutes.
A qui la faute… Calado ou Petkovic ?
Alors qui est le responsable de cette situation ? En premier ligne, on retrouve bien sûr Antonio Calado, le préparateur physique du club. En effet, le travail du Portugais fait beaucoup parler au sein des Girondins depuis le début de saison. Débarqué de nulle part l’été dernier avec la nouvelle direction, l’ancien adjoint de Miguel Cardoso n’avait plus entraîné en club depuis deux ans. Il collaborait ces derniers temps à un programme de remise en forme d’athlètes, Neuroexcellence. Avant, il avait accompagné son compatriote au Celta Vigo, à l’AEK Athènes… et au FC Nantes : « Dans mes souvenirs, il n’était pas le préparateur physique en chef, il s’occupait juste de la réathlétisation des blessés. Il n’était pas vraiment le numéro 1 », explique Anthony Walongwa, ancien défenseur des Canaris.
Contacté par 20 Minutes, Miguel Cardoso a refusé de nous dire précisément quel était le rôle d’Antonio Calado. A l’époque, la condition physique des Nantais avait aussi été pointée du doigt.
« Il fait partie de la nouvelle génération avec des méthodes différentes, poursuit Walongwa. Ils ne font plus de foncier avec de la course pure. Eux, ils font tout avec le ballon pour intégrer la réalité du terrain. C’est difficile de dire si une méthode est meilleure que l’autre, mais c’est vrai que ça peut poser des difficultés avec des joueurs plus anciens. »
A Bordeaux, cela a par exemple été le cas avec Laurent Koscielny. « Moi, ce qui me dérange le plus, c’est qu’au quotidien il n’y a pas de fil conducteur. C’est un peu, on s’adapte au jour le jour. Ce n’est pas du tout pointilleux. Même les tests cardios, il ne veut pas en tenir compte. Il préfère un questionnaire chaque matin, ça va, ça ne va pas ? Mais les joueurs, ils disent ce qu’ils veulent », détaille un proche de l’équipe. Au club, beaucoup s’amusent à raconter le jour où il a conseillé aux joueurs de prendre du jus de cornichon pour éviter les crampes… D’autres avancent aussi son manque de collaboration, ce qui a provoqué plusieurs incidents avec le staff médical et les adjoints de Vladimir Petkovic ces derniers mois. Le Portugais a aussi fait changer les GPS ou le logiciel sur lequel travaillait le club depuis des années.
Mais Antonio Calado n’est pas seul, un autre homme est dans le viseur. Il s’agit de l’ancien sélectionneur de la Nati, limogé par les Girondins il y a quelques semaines. Selon les partisans du Portugais, ce dernier n’avait pas les coudées franches pour travailler avec Vladimir Petkovic, comme par le passé avec Miguel Cardoso. « Il ne pouvait vraiment bosser que pendant les trêves », explique un membre du club avant de s’attaquer directement au Suisse : « On s’est rendu compte au fil des semaines que les séances d’entraînement étaient beaucoup trop courtes et surtout que l’intensité était très basse avec beaucoup d’arrêts pendant celles-ci. Cela nous a été très préjudiciable. » Un constat que certains joueurs confirment aujourd’hui.
« L’intensité à l’entraînement a été doublée » avec Guion
En tout cas, il semble bien y avoir eu une véritable prise de conscience de ce côté-là au Haillan, et David Guion n’y est pas pour rien. Après une première semaine d’observation avant tout de la tactique, le technicien a commencé à prendre les choses en main avec l’aval de sa direction. On a par exemple revu des exercices sans ballon. Un travail d’analyse approfondi a été demandé à Antonio Calado. L’objectif n’est pas de refaire une préparation, il n’y a pas le temps pour ça mais d’augmenter les charges de travail progressivement pour être à 100 % dans deux-trois semaines maximum. « C’est simple, cette semaine, l’intensité à l’entraînement a été doublée par rapport à l’époque Petkovic. Mais on doit aussi faire très attention aux blessures », rapporte un dirigeant. C’est dire.
David Guion compte aussi profiter de la prochaine trêve internationale prévue dans la deuxième quinzaine de mars. Il réfléchit avec le club à la possibilité de faire un match amical. Une option qu’avait toujours refusée son prédécesseur cette saison. Cela ne pourrait être que bénéfique d’un point de vue physique et tactique avant d’aborder le sprint final. Mais en attendant, il faudra bien tout donner avec les moyens du bord dès ce dimanche à Clermont…
"Brothers In Arms", Dire Straits.